À 65 ans, Thierry vend tout pour partir faire le tour du monde.
Après une séparation, un deuil, et une vie à tout donner pour les autres, il choisit enfin de vivre pour lui.

Une interview sans filtre, entre révélations, motos et liberté retrouvée.

Interview Thierry : Un Tour du Monde pour se Réinventer


Et si partir seul autour du monde n’était pas une fuite, mais une façon de renouer avec soi-même… et avec les autres ?

Illustration de Thierry sur une moto noire, avec le paysage du Vietnam en arrière-plan

 

Présentation & Parcours de Thierry


Avant de parler d’aventure, prenons un instant pour découvrir qui est derrière le casque et le sac à dos… Thierry, peux-tu nous raconter ton parcours et ce qui t’a mené jusqu’à cette grande aventure ?

Inès : Hello Thierry, Comment vas tu, wow tu as bonne mine !

Thierry : Merci, ça va. J’ai eu un petit coup de mou à Panajachel, mais quelques vitamines et tout est reparti.

Je prends mon temps ici, je reste une semaine tranquille.

Inès : Dans le voyage, il y a des hauts et des bas, mais c’est aussi ça la magie du voyage.

Thierry : Exactement, je n’ai aucune pression. Aujourd’hui, je me suis posé une heure et demie au bord du lac.

Juste à regarder les gens passer. C’est reposant.

Panajachel Guatemala, coucher de soleil derrière le lac Atitlán
Lac Atitlan – Guatemala

 

Inès : Tu te laisses vraiment porter. Et tu vas visiter Tikal ?

Thierry : Oui, sûrement après-demain, je préfère éviter le week-end, c’est plus calme.

C’est ça l’avantage d’avoir du temps : je peux choisir mes moments.

Illustration de deux personnes en pleine discussion, avec des bulles de dialogue au-dessus de leur tête, dans le cadre d'une expérience de Wwoofing

Inès : D’accord. Et pour commencer, quel âge as-tu et quel est ton statut pro en ce moment ?

Thierry : J’ai 65 ans et 66 en janvier, donc ça approche. Je suis retraité.

Inès : Ça fait longtemps que tu voyages ?

Thierry : Ça fait quinze mois, je suis parti le 2 juillet 2023.

Inès : Et aujourd’hui, tu es où ?

Thierry : Au Guatemala, après Cuba. C’est une destination incroyable.

Portrait de Thierry devant un paysage vietnamien
Thierry en ce moment en voyage en Amérique Centrale/Sud Ici Guatemala, Lac Atitlan

 

Inès : Et ton projet de tour du monde alors, tu veux vraiment tout faire ?

Thierry : Oui, quand je quitte l’Amérique du Sud, je vais traverser le Pacifique.

Je pourrai dire que j’ai fait le tour du monde.

Inès : À la voile ?

Thierry : Si l’opportunité se présente, pourquoi pas. On verra.

Inès : C’était quoi ton itinéraire à Cuba ? Ça m’intéresse.

Thierry : Je n’ai pas fait beaucoup de lieux. Je me suis posé à La Havane.

Inès : La Havane, c’est intéressant.

Portrait de Thierry assis, probablement à Cuba
Des rencontres incroyables à Cuba, après un départ mitigé

 

Thierry : Oui, après trois jours là-bas, j’ai failli repartir parce que je ne me sentais pas bien. Puis je suis allé à Vinales.

À Vinales, dans le collectivo, j’ai croisé un jeune Belge, un Black adorable, Louis.

On est toujours en contact.

Je suis resté six jours là-bas, j’ai découvert une plage fantastique et rencontré des gens incroyables.

Là-bas, on a aussi croisé Tanguy, un Français avec qui je suis toujours en contact.

Ensuite, retour à La Havane où on a retrouvé d’autres personnes, dont Martin, un Français qui travaille pour le Petit Futé depuis 15 ans, principalement sur les États-Unis.

Il m’a aussi présenté une Cubaine qui parle un super français, Bahité.

Illustration du drapeau cubain sur fond blanc

Inès : Ah, intéressant ! Qui est Martin ?

Thierry : C’est un vrai personnage. Il m’a fait découvrir plein de choses. Puis, on est partis à Trinidad où je suis resté 15 jours.

Là-bas, j’ai rencontré un Cubain qui fait trois métiers car un seul ne suffit pas.

 

Thierry sur un cheval blanc, Cuba

 

Inès : Cuba, c’était un super chapitre alors !

Thierry : Oui, vraiment. Là-bas, j’ai pris des cours d’espagnol avec une Cubaine et j’ai loué une maison.

J’ai rencontré Anton Pita, un ami pour un moment, et d’autres voyageurs comme des Suisses et des Français.

À Cuba, tu rencontres vraiment énormément de gens.

Illustration de la carte du continent nord-américain avec la localisation de Cuba

Puis, retour à La Havane avant de partir pour le Mexique.

Inès : Au début, ça ne s’était pas bien passé, mais en rencontrant des gens, ça s’est débloqué ?

Thierry : Oui, exactement. Quand tu changes de pays, tout est différent. Cuba, c’est un autre monde. J’ai failli repartir à cause de l’argent.

Mais heureusement, des Brésiliennes et des Français m’ont aidé, et j’ai pu rester.

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Voiture bleue à Cuba, près de la plage

Inès : Et le Mexique ?

Thierry : Je suis allé à Cancun, mais j’ai vite décidé de partir. Je me suis dit :

« Allez, je quitte le Mexique. »

Puis, je suis arrivé à San Cristobal de Las Casas. Et là, c’était un autre univers…

Inès : Ah, j’aime bien cet endroit, c’est chouette là-bas.

Thierry : Exactement, ça a été le déclic. J’y suis resté 4-5 jours.

Ensuite, je me suis dit :

« Le Mexique, ça le fait ». 

Je suis remonté tranquillement, j’ai traversé le Pacifique à Mazón, puis à Oaxaca, et enfin je suis arrivé à Mexico.

Ça m’a pris un mois au total.

Portrait de Thierry devant un canyon au Mexique
Canyon Del Sumidero, Mexique, Chiapas

 

Adaptation en Voyage


Voyager, c’est aussi apprendre à s’adapter : aux imprévus, aux cultures, aux rythmes différents… Comment as-tu vécu cette adaptation sur la route, Thierry ?

 

Inès : Est-ce qu’il y a un pays où tu ne t’es pas senti chez toi pendant tes voyages ?

Un pays où ça n’a pas marché, ou est-ce juste une question d’adaptation ?

Thierry : Non, ça prend juste un peu plus de temps parfois.

En Asie, c’est facile de s’adapter, les codes sont similaires.

Je n’ai jamais ressenti le besoin de partir plus tôt. C’est toujours une question d’adaptation, plus ou moins longue.

Inès : Comment gères-tu cette transition ? Tu parles avec des gens ? Tu t’adaptes au pays pour mieux le comprendre ?

Thierry : Quand je croise des gens qui me posent des questions comme toi, je leur dis : j’ai déplacé mon lieu de vie, c’est tout.

Je peux passer une journée à rien faire, me lever tranquillement, prendre un bon petit-déjeuner, lire des infos…

Jeune fille nourrissant les pigeons à Antigua, Guatemala

Inès : Donc tu te crées une routine ?

Thierry : Oui, une routine, mais sur un temps très court. Ça peut durer deux, trois, voire quatre jours. Mon record, en fait… Après une semaine, les gens t’ont vu.

Le lendemain, j’avais des amis, une bière.

Quand je passais, c’était toujours « comment ça va ? ».

Un jour, un gars m’a dit :

« Demain je ne suis pas là, c’est mon jour de repos. »

 

Thierry avec deux personnes au Guatemala, souriant ensemble
Rencontrer les locaux et voyager lentement

 

Inès : Donc, ton conseil, c’est de prendre ton temps, finalement ?

Thierry : Exactement.

Puis à un moment, je me dis « c’est bon », et je pars ailleurs pour recommencer.

C’est un perpétuel recommencement d’adaptation et de lieux. Parfois, j’arrive dans des hôtels pas top, je reste une nuit ou deux.

Mais si les gens sont sympas, ça me suffit. Ce matin, je suis descendu et on m’a offert un café.

Ce n’est pas grand-chose, mais ça me suffit.

Inès : Ça fait plaisir. En fait, si tu te sens bien, avec une bonne énergie, et que tu rencontres des gens sympas, peu importe si c’est luxueux ou non.

Thierry : Le luxe ne m’attire pas. En général, dans le luxe, tu croises peu de locaux, ou ceux qui ont les moyens, et il n’y en a pas beaucoup.

Sinon, tu tombes sur des touristes. Et ceux du luxe, ils ne viennent pas me parler, moi avec mon short, mon t-shirt et mon sac à dos.

Inès : Tant mieux à la limite. Et puis, dans les grands hôtels, on se sent vite seul.

C’est mieux d’être avec des gens dans un endroit plus simple. C’est ce que je pense aussi.

Inès : Dans quel pays as-tu gardé contact avec des gens ? Où l’énergie était vraiment bonne ?

 

Montage : à droite, photo de Thierry, cinquante ans, cheveux gris, souriant, avec le titre "Thierry Autour du Monde" à côté, représentant l'article de l'interview

 

Galère de Voyage à Flores, Indonésie

Parce que tous les voyages ne sont pas que cartes postales… Peux-tu nous raconter une galère mémorable que tu as vécue à Flores, en Indonésie ?

Illustration d'une carte de l'Indonésie avec le drapeau indonésien intégré à l'intérieur de la silhouette de la carte

Thierry : Dans plein de pays, mais des gens que j’ai croisés au Laos, j’ai toujours des contacts. Des gens qui sont rentrés en France depuis mais qui me suivent toujours sur Polarstep.

Suivre Thierry sur Polarstep (80 000 km parcouru en ce moment)

J’ai deux sortes de contacts avec des gens que j’ai croisés qui voyageaient comme moi, et j’ai aussi gardé des contacts avec des locaux, donc dans plein de pays.

J’ai des contacts encore à Flores en Indonésie, j’ai des contacts encore au Vietnam, en Thaïlande.

Thierry : J’ai des gens que j’ai rencontrés exceptionnels, dont une personne et sa famille à Flores en Indonésie, qui m’a dépanné un jour où j’ai eu une galère.

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Thierry : Je lui ai envoyé un petit message il y a trois jours. Je lui ai dis :

« C’est promis, je vais retourner te voir et j’espère que tu viendras me voir. Ça me fera plaisir et tu restes plusieurs jours avec nous. »

Pour moi, ça, c’est des moments exceptionnels. C’est vraiment adorable.

 

Thierry dans un minibus en Asie du Sud-Est avec un enfant et un autre passager, tous souriants

 

Histoire de Vie Post Voyage


Un grand voyage laisse rarement quelqu’un indemne… Thierry, comment ton tour du monde a-t-il transformé ta vie une fois rentré ?

 

Inès : Et ça a été quoi le déclic de partir pour ton tour du monde ? Pourquoi maintenant ?

Thierry : C’est une longue histoire. Deux ans avant, mon épouse et moi nous sommes séparés, l’année de nos 40 ans de mariage. Pendant 40 ans, j’ai bossé, monté des boîtes, une maison, une piscine…

Inès : Tu bossais dans quoi avant ?

Thierry : J’avais une entreprise de nettoyage industriel en Normandie.

Inès : En Normandie ? Ah bon ? C’est chez moi ça.

Thierry : Oui, j’ai vendu l’entreprise en 2017. Avant ça, on a acheté une maison en Charente-Maritime.

On est partis définitivement là-bas.

J’ai ensuite passé 5 ans à retaper la maison, qui est passée de 120 m² à plus de 300 m².

C’était non-stop.

La communication avec mon épouse, c’était un peu limité. Et moi, je buvais un peu trop.

Je l’admets aujourd’hui, mais personne ne s’est vraiment posé la question : pourquoi ?

Un puis un jour, mon épouse me dit :

« Écoute, il y a déjà un an, j’ai voulu te le dire, mais je crois que ce serait bien qu’on s’arrête là. »

 

Et là, je lui ai dit ok. Parce que si tu veux, moi j’ai failli faire plein de fois.

Sauf que je m’étais promis de ne jamais l’abandonner.

Et donc je ne l’ai jamais fait et je ne l’aurais pas fait si elle ne me l’avait pas dit.

Thierry : Si tu veux, ma vie a vraiment changé à 10 ans.

Mon père est mort dans un accident de voiture. Avec ma mère et mes deux sœurs, on a déménagé, et dès ce moment, je suis devenu le chef de famille.

Je m’occupais de mes sœurs, je les emmenais à l’école et à la nourrice.

Ma mère travaillait, je faisais les courses avec les 10 francs qu’elle laissait.

À 19 ans, j’ai appris le métier de cordonnier. J’ai trouvé un emploi à Saint-Brieuc et, avec ma moto, j’ai rejoint un club.

Quand j’ai vu ses yeux dans son casque, je me suis dit « c’est pour moi »

Voyage à Moto

Là, j’ai rencontré cette femme, et on s’est mis ensemble.

Elle avait eu une enfance difficile, et là, mon rôle de « sauveur » a commencé.

Ce rôle, je l’ai porté pendant 40 ans avec mon épouse. Je me sentais responsable de tout, mais j’avais aussi des moyens de compenser, comme bricoler et cuisiner.

Quand elle m’a dit que ça n’allait plus, j’ai réagi très vite : une semaine après, j’avais trouvé une maison pour moi et je lui ai dit qu’on devait vendre la nôtre.

Elle n’a pas compris tout de suite. Je lui ai dit une chose malheureuse, mais pour moi, c’était fini.

Le jour où elle m’a dit ça, ça m’a libéré.

 

Portrait de Thierry assis sur une chaise, portant un sarouel, avec une attitude confiante

Inès : Est-ce que c’est ça qui a fait que tu as décidé de partir faire le tour du monde ou pas du tout ?

Thierry : Non, pas du tout.

Après notre séparation, j’ai acheté une grosse moto.

Je lui ai dit :

« Quand on se sépare, je garde la moto, et toi tu prends la voiture. »

 

On a trouvé un acquereur pour la maison, mais ça a pris 3-4 mois pour la vendre.

Pendant ce temps, je travaillais sans relâche pour finir les travaux.

Le jour où la maison a été vendue, j’ai eu une sensation étrange, comme si tout ce qui me préoccupait s’était envolé.

C’était un moment de libération.

Deux mois après, j’ai acheté une Ford Mustang V8 et une T-800 Goldwin.

Rien ne m’indiquait que je m’apprêtais à partir pour un tour du monde.

Préparer son Voyage Solo / Mini Guide

Illustration d'un smartphone avec une icône d'avion sur l'écran, symbolisant le voyage

Mais là, quelques semaines après, j’ai rencontré une belle personne qui elle aussi a eu une vie de merde.

Mais qui m’a bien dit : 

« Attention, t’es pas mon sauveur et moi non plus. » 

 

Et là, les choses ont changé. 

Et c’est une personne qui a traversé ma vie pendant 9 mois. On ne vivait pas ensemble.

Elle vivait ses passions, elle était très branchée méditation…

On passait des moments à discuter, parfois pendant des heures.

Illustration d'une tasse de café vietnamien sur fond blanc, mettant en valeur les ingrédients traditionnels

On se levait à 8h et à midi, on était encore en train de boire du café et de parler sans filtre.

C’est avec elle que j’ai pu dire des choses que je n’avais jamais dites.

Elle s’appelait Isabelle, un prénom important pour moi. 

Elle avait deux enfants, et son fils a eu un événement tragique en octobre 2022. 

À 23 ans, il a grimpé sur le toit du palais de justice de Bordeaux et a été retrouvé plus tard.

Avant ça, je lui avais dit : 

« J’aimerais un jour partir seul »

 

Un désir qui est devenu de plus en plus clair grâce à elle.

 

Déclic de Partir en Tour du Monde


Il y a souvent un moment, une pensée, un ras-le-bol ou un rêve qui fait tout basculer… Quel a été ton déclic pour te lancer dans un tour du monde, Thierry ?

Illustration minimaliste d'un avion en noir et blanc sur fond blanc, symbolisant un tour du monde Inès : C’est à ce moment-là que tu as commencé à penser à ton tour du monde ?

Thierry : Oui, c’est à ce moment-là que l’idée a germé dans ma tête.

Thierry : J’avais envie de partir en Thaïlande, de me retrouver avec moi-même.

Je voulais savoir qui j’étais, et la destination n’avait pas vraiment d’importance.

C’était plus un besoin intérieur.

Inès : Donc, c’était un vrai besoin de te retrouver.

Thierry prend une photo de lui-même avec un scooter rouge lors de son Tour du Monde

 

Thierry : Exact. Après le décès de son fils, j’ai décidé de partir seul, et 15 jours plus tard, je suis allé en Thaïlande pendant un mois.

À l’arrivée, j’ai décidé d’arrêter l’alcool.

Illustration d'un bateau aux couleurs du pays à Koh Tao

Je n’ai pas bu une seule goutte pendant plus d’un an.

Aujourd’hui, je bois de manière modérée, là où avant, ce n’était pas le cas.

Finalement, J’ai vraiment apprécié ce mois-là, en Thaïlande.

Thierry : Et puis, Je suis rentré et on a repris notre chemin, elle avait ses projets et je l’aidais.

Le 10 janvier 2022, on fêtait son anniversaire et le 14 janvier 2023, elle est décédée.

Inès : C’est tellement triste.

Thierry : Oui, elle me soutenait dans mon projet de Tour du Monde et voulait me rejoindre à certains endroits.

Elle avait aussi un projet de film sur l’amour, la mort et le nouveau monde, mais sa famille n’était pas d’accord pour le diffuser.

Thierry : C’est là que j’ai décidé :

« Ok, maintenant je pars faire un tour du monde. »

 

J’ai mis six mois à tout vendre.

Inès : Six mois à te détacher de tout.

Thierry : Oui, j’ai vendu ma Mustang, ma moto, des outils, j’ai donné mes affaires à mon fils, mes vêtements, et mes meubles à mon ex-femme.

J’ai tout largué.

Illustration d'un timbre représentant la Thaïlande, mettant en avant six destinations pour un premier voyage solo, avec un design en bleu marine et blanc sur fond blanc

Et je suis parti, tout le monde me demandait :

Où tu vas ?

Je répondais :

J’en sais rien.

 

Thierry sourit entouré de groupes d'enfants pendant son voyage

Thierry : Là je sais ce que je vais faire demain, mais dans une semaine je ne sais pas où je serai.

J’ai une vague idée, j’ai un fil d’Ariane si tu veux. Mais ce fil d’Ariane, à tout moment, il peut changer.

Illustration de Marco Bulles lors d'une interview en bande dessinée, représentant un échange dynamique avec un journaliste

Le slogan de Thierry ? Je vis au jour le jour, le moment présent à 100%.

 

Inès : Et pourquoi tu penses que tu adoptes cette attitude-là ? Pourquoi ?

Thierry : Grâce à Isabelle.

Parce que la vie est éphémère. Aujourd’hui, ma philosophie de vie, c’est : 

“Le passé, tu ne peux pas le refaire, le futur, tu ne le connais pas, donc c’est l’instant présent qui compte.”


Inès : Quand tu as décidé de partir pour ton tour du monde, vers quel continent tu t’es dirigé en premier ?

Thierry : L’Asie, c’était clair, c’était l’Asie.

Inès : Du fait de ton expérience en Thaïlande ou rien à voir ?

Thierry : J’avais bien aimé mon expérience en Thaïlande, et je me suis dit que l’Asie, c’est un continent que j’avais envie de découvrir.

Donc je me suis dit :

« Ok, je pars en Asie. »

C’était clair dans ma tête.

Où ? Je n’en savais rien. Et quand il a fallu que je prenne mon billet, je me suis demandé où aller.

Alors je me suis dit : « Bangkok« , mais Bangkok, je connais déjà.

Et donc je me suis dit : « Singapour. »

 

Immeuble emblématique de Singapour, tour des jardins illuminée la nuit
Singapour

 

Itinéraire de Thierry :
Singapour → Malaisie → Thaïlande → Laos. Thierry a voyagé principalement en basse saison, pendant la saison des pluies, mais cela ne l’a pas empêché d’apprécier son expérience.

Thierry pose devant des gratte-ciels en Asie du Sud-Est

 

Thierry : Maintenant, je m’en fiche de la saison des pluies.

Quand j’arrive dans un pays, je prends la saison telle qu’elle est.

J’adore voyager en basse saison parce que tu rencontres plus facilement les gens, c’est moins cher, c’est plus facile.

Inès : Mais le climat ne te dérange pas trop ?

Thierry : Je m’en fiche de la météo.

Je vais au point A et je continue.

Peu importe la saison, je m’adapte.

Quand il pleut, je me mets à l’abri. (Rire)

Illustration d'un nuage avec un soleil rayonnant sur fond blanc

Inès : Je pense que c’est parce qu’on voyage sur du long terme.

On est obligé d’avoir des saisons moins idéales parfois.

Inès : Donc, tu as projeté de partir en Thaïlande malgré la saison, et tu es resté combien de temps en Asie ?

Thierry : Je suis resté 10 mois en Asie.

J’ai commencé à Singapour, puis la Malaisie, où j’ai rencontré Inès, une fille exceptionnelle (rires), avant de partir pour l’Indonésie.

J’ai passé deux mois à explorer le nord de Sumatra, puis Flores, où j’ai vécu des moments géniaux.

Thierry lève les deux pouces en l'air entouré d’un groupe qui sourit

Thierry : D’accord. Et tu recommanderais quel pays à quelqu’un qui veut voyager pour la première fois en Asie ?

Thierry : Le Vietnam.

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Illustration d'une femme portant un chapeau traditionnel vietnamien (nón lá) dans un paysage rural du Vietnam, entourée de rizières verdoyantes

C’est un pays exceptionnel. Des gens exceptionnels. Et je n’ai pas fait tout le pays.

Au Vietnam, je n’ai pas encore fait le Nord.

Inès : Ah, moi j’ai fait le nord et j’ai rien fait d’autre.

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Thierry : On a fait l’inverse. La Thaïlande, j’ai fait surtout le nord, j’adore le nord, Chiang Mai, tout ça.

Le sud, toutes les îles, les côtes à touristes, j’y vais pas, j’aime pas trop.

 

Thierry assis sur sa moto en haut d’une colline à Vang Vieng, Laos, entouré de montagnes paisibles
Vang Vieng – Laos

 

J’ai fait le milieu du Laos, donc je n’ai pas fait ni le Nord ni le Sud du Laos.

Et au Cambodge où je suis remonté avec ma moto jusqu’au milieu du Vietnam.

Inès : Ah oui, parce qu’on en parlera après, mais tu voyages avec la moto, tu as voyagé comme ça au Vietnam ?

Thierry : Exactement.

Et c’était une aventure de dingue, mais ça, je te raconterai ça dans un moment.

Illustration d'une carte verte du Laos

Inès : Yes.

En tout cas, vu comment tu es parti, est-ce que tu vas aller jusqu’en Antarctique? (haha)

Thierry : Je t’avoue honnêtement que le froid ne m’attire pas.

Inès : Je pensais que tu allais me dire que je t’avoue que j’y ai pensé.

Le froid, moi ça m’attire quand même le froid. C’est une autre ambiance, c’est plus silencieux, plus relax.

Thierry : Je ne sais pas. Honnêtement, j’y ai jamais pensé.
Déjà, je sais où je ne veux pas aller.

Déjà tous les pays occidentaux, tous les pays de chez nous, l’Europe, machin tout ça, je ne veux pas y aller…

Inès : Pourquoi ?

Thierry : Alors si tu veux, il y a deux raisons, parce que c’est des pays que j’aurais pu visiter avant plus facilement.

C’est des pays qui sont hyper industrialisés, qui sont froids comme chez nous.

Et mon passage en France m’a dégoûté.

10 idées pour visiter BordeauxInès : Qu’est-ce qui est triste en France, en fait ? Même pour moi, j’ai envie de savoir. Qu’est-ce qui se passe là-bas?

Thierry : Moi, ici, je vis dans le monde avec ma retraite.

En France, je ne vis pas avec ma retraite. Ouais, déjà.

C’est ça le problème, c’est le coût de la vie des pays à chaque fois.

Ça fait quinze mois que je suis parti pour me loger par mois, ma moyenne, tout compris.

Donc ça comprend l’eau, l’électricité, l’assurance, enfin bref, ça m’a coûté 350 euros par mois.

Et aussi la France est devenue un pays d’interdiction.

Donc je n’ai plus envie de ça. J’ai de l’argent de côté, mais je n’ai pas envie de taper dedans.

Alors si par exemple je m’installe ou je me pose un peu quelque part, j’ai envie de m’acheter une moto qui vaut 2-3000 euros, je peux me l’acheter, ce n’est pas un problème.

Mais pas en France.

Inès : Je te rejoins sur le pays d’interdiction et je pense que ça rejoint quand même les pays qui sont développés.

En fait, plus tu es développé, plus il y a de règles, plus les gens ont peur.

Le Japon, j’ai adoré, mais c’est aussi un pays d’interdiction.

Illustration montrant un shinkansen moderne et un train local japonais, représentant les options de transport économiques pour voyager à travers le Japon

Thierry : Le Japon, c’est clair que c’est comme ça, mais ce n’est pas pareil que la France non plus. Je pense que je vais y aller, ouais, je vais y aller.

Je vais y aller.

Inès : Et franchement, la cuisine japonaise, je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon.

Voyager au Japon aussi pour leur culture, leur gentillesse, parce que je pense que ce sont des gens très sympas.

En savoir plus : Lire Voyager Solo au Japon : Bonne ou Mauvaise Idée ?

Illustration représentant diverses applications de voyage sur un smartphone, incluant des icônes d'applications populaires

Voyage, Téléphone et Liens Humains


À l’heure où nos téléphones nous suivent partout, le voyage reste l’un des rares moments où l’on peut vraiment se déconnecter… Comment as-tu géré ton rapport au téléphone en voyage, et quel impact cela a-t-il eu sur tes rencontres et les liens humains ?

Inès : C’est quoi ton rapport au téléphone quand tu voyages ?

Thierry : Parfois, je n’achète même pas de carte SIM.

J’ai Free, et ça marche dans pas mal de pays.

Sinon, j’en achète une.

Mais au final, je me rends compte que le téléphone, c’est aussi un lien avec les gens.

Thierry : Dans la journée, je parle avec cinq ou six personnes. Pas tout le temps, mais régulièrement.

Avec Andoneta à Cuba, Clara à Lima

Principalement des femmes, d’ailleurs.

J’ai croisé Hélène à Panajachel, je vais peut-être la revoir sur la côte Pacifique.

Ça permet de garder un lien.

Inès : Moi aussi, parfois j’en prends une, parfois non. Là, je pense que je vais en prendre une pour le trek, c’est plus simple.

Mais c’est aussi un moyen de se déconnecter.

Je n’ai pas toujours envie d’être connectée en permanence.

Thierry : Oui, je comprends. Aujourd’hui, j’ai plus de contact avec les gens que j’ai rencontrés en voyage qu’avec mes amis ou ma famille en France.

Les liens se sont vraiment distendus.

Inès : Justement, c’est une question que je me pose : est-ce que tu trouves que c’est facile de garder des liens quand on part longtemps ?

Moi, j’ai été déçue par certaines personnes.

Tu en penses quoi ?

Pochette de l'article "Interview Thierry", montrant Thierry fumant un cigare à Cuba, avec un micro en avant-plan, symbolisant une interview sur ses découvertes et impressions durant son voyage

Thierry : On peut garder les liens, ce n’est pas le problème.

Mais toi, tu as changé de vie.

Ceux que tu as laissés sont restés dans leur routine.

Et toi, tu deviens un peu un extraterrestre à leurs yeux.

Thierry : C’est pour ça que j’utilise PolarSteps.

Quand je suis parti en Tour du Monde – il y a des gens qui m’ont dit :

“Tu nous enverras des photos ?”

J’ai répondu :

“Si vous voulez en voir, elles sont là, allez les regarder quand vous en avez envie.”

Je préfère ça, sans pression.

Moto noire seule sur une route au Vietnam

Dans la prochaine partie, Thierry raconte comment il a traversé le Vietnam à moto…

Stay tuned 😉

Envie de dévorer plus d’interviews & d’évasions autour du monde ?

Je te recommande celle de Mona L’Aventurière Partie I (à travers l’Indonésie, la Chine ou encore l’île de Pâques au Chili)

N’hésite pas à me laisser un petit commentaire ou à partager autour de toi 🙂

 

Pochette de fin de l'article "Interview Thierry - Autour du Monde", présentant une jeune femme asiatique souriante, symbolisant les connexions culturelles et les expériences partagées lors des voyages de Thierry

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Cet article a 3 commentaires

  1. QUILLET Jean

    Bonjour,
    J’ai rencontré Thierry en 2024 en Thaïlande à Chiang Rai dans un bar. De suite nous avons accroché et je le suis sur Polarstep (nous nous suivons 😏) J’aime sa façon d’aborder la vie dorénavant.
    Ne pas se retourner, l’avenir on verra et vivre présentement sont maintenant nos devises. Et en plus, le bonheur de voyager en moto 🏍️ (moi aussi)
    C’est un homme très attachant.

    1. Ineys

      Hello,
      Merci Jean pour ton commentaire ! Je suis vraiment d’accord avec toi, Thierry est très attachant 😀
      Dans la deuxième partie de l’interview : son voyage en moto
      Au plaisir,
      Inès

    2. Herve

      Coucou thierry beaucoup de plaisir a lire ta belle aventure, malgré des moments de galère et de faits tragiques…qui malgré tout ont donne un sens a ta vie🙏🏻🙏🏻🙏🏻 toutes ces rencontres avec des gens extraordinaires ne peuvent que enrichir une personne et faire voir que l argent ne fait pas le bonheur,comme dit billie mamie c est le coeur qui compte 💖As tu change ton sac a dos depuis,le il me semble que oui je l ai lu dans un des commentaires,je te souhaite encore une lingue route faite de belles rencontres humaines,et découvertes d autres pays je t embrasse et pense souvent a toi

Ineys

Hey ! Je suis Inès, 32 ans et aventurière à temps plein maintenant. J’ai créée 999 vies pour partager avec toi mes aventures et conseils de voyage en solo + alternatif. Je voyage depuis plus de 7 ans, du Pérou jusqu'au Canada, de l'Europe à l'Asie sans oublier les treks et les montagnes de France et d'Espagne <3