Voyager dans le monde pendant 7 ans amène forcément son lot de galères.

Je me suis vraiment amusée à me souvenir de tous ces moments compliqués à gérer.

Finalement, ce sont maintenant toutes mes anecdotes à raconter près du feu…

Je te partage 22 galères 100% authentiques pendant mes voyages autour du monde en deux parties.

 

 

Mes pires galères en voyage (et ce qu’elles m’ont appris) – Partie I


 

 

J’ai décidé de réaliser cet article en 2 parties, finalement… J’ai beaucoup de galères à raconter !

La deuxième partie paraîtra dans 15 jours 🙂

👉 Partie 1

Voici mes galères en voyage… Qui sont toutes devenues de belles anecdotes.

🌴 Galères aux îles Togian : l’art d’attendre en Indonésie 🇮🇩


Rejoindre les îles Togian à Sulawesi – Indonésie, c’est déjà toute une aventure en soi.

Depuis Gorontalo, il faut s’armer de patience, beaucoup de patience…

Je me suis retrouvée bloquée trois jours dans cette petite ville, à attendre un bateau cassé dont personne ne connaissait la date de départ.

En Indonésie, les imprévus font partie du voyage — et la patience est mise à rude épreuve.

Les jours s’étiraient lentement. Rien ne semblait avancer.

Le temps semblait suspendu.

Et puis, enfin, le bateau est parti.

Quand j’ai mis les pieds sur les îles Togian, tous les tracas se sont envolés.

L’eau turquoise, les cocotiers, le silence…

Les îles Togian, c’est un peu le passage obligé chez tous les voyageurs décidant de s’aventurer à Sulawesi.

Ce coin de paradis semblait hors du temps.

L’homme de la famille n’a pas l’air très rassuré…

 

Ici, pas d’électricité, pas de réseau, pas d’eau courante.

Juste la nature brute, belle et sauvage.

On ne rejoint le monde extérieur qu’en bateau, et on en repart avec l’impression d’avoir voyagé dans un autre espace-temps.

Mais même au paradis, la réalité peut rattraper le rêve.

Dès mon arrivée, l’ambiance était étrange.

La veille, un habitant m’avait prévenue : deux personnes du village voisin avaient été attaquées et tuées par des crocodiles pendant leur sommeil.

Un choc.

Photo de mon amie allemande, vers 20h le soir le long des cabanes

 

Et cette tension sourde ne m’a plus quittée.

Le matin où j’ai débarqué, un couple allemand m’a montré la photo d’un crocodile vu depuis la plage, quelques minutes plus tôt.

Même la dame qui s’occupait des repas, pourtant locale, repartait chaque soir en bateau… par peur.

Le danger était bien réel.

Et puis, un jour, l’armée est arrivée. Oui, l’armée. Pour tenter d’abattre les crocodiles.

On les regarde, un peu interloqués, dans ce décor de carte postale.

On prend une photo, parce que c’est absurde.

Parce qu’on est en Indonésie.

Et qu’ici, tout peut arriver.

Petit Paradis mais infesté de crocodiles

 

Résultat : pas de baignades tranquilles, pas de siestes les pieds dans l’eau.

Tout le monde se méfiait (tu m’étonnes 😅)

L’insouciance s’est envolée.

Et moi, j’ai fini par repartir plus tôt que prévu.

Ce que cette galère m’a appris

Cette aventure m’a appris que la patience est une vertu essentielle en Indonésie, que même les plus beaux paysages peuvent cacher des dangers, et qu’il faut toujours écouter son instinct.

J’ai aussi compris que voyager, c’est accepter l’absurde, s’adapter sans cesse, et parfois savoir renoncer pour préserver sa paix intérieure.

Et se souvenir que les galères ne sont jamais que des détours — parfois vers l’inattendu, parfois vers soi-même.

Le lieu est quand même INCROYABLE

 

Autostop flippant dans le Grand Nord de la Nouvelle-Zélande 🇳🇿


Lors de mon passage en Nouvelle-Zélande, je me suis retrouvée sur un autostop assez tendu.

J’avais eu de nombreuses bonnes expériences dans le passé, mais cette fois-ci, c’était différent.

➔  Lire l’article Autostop en Nouvelle-Zélande

Un jeune conducteur s’est arrêté, et j’ai décidé de monter dans sa voiture, pensant que ça allait aller.

Mais rapidement, la situation a pris une tournure étrange.

Le gars avait des tatouages d’armes et de mitraillettes sur les bras.

Le matin, début de ma journée en autostop dans le Grand Nord Néozélandais

 

Le volant de la voiture était complètement détruit, et ses yeux étaient rouges comme du sang.

Je ne me sentais vraiment pas à l’aise dans cette voiture, mais je n’avais pas trop d’options à ce moment-là.

Je lui ai demandé :

« Tu vas à Kaitaia ? »

Sa réponse a été évasive :

« Hummm… »

Et là, je savais que j’avais peut-être fait une grosse erreur.

Après quelques kilomètres, il a pris un détour, alors que la route directe menait à Kaitaia.

L’adrénaline a commencé à monter, et j’ai décidé qu’il était temps de partir.

Je lui ai demandé de s’arrêter, et heureusement, il l’a fait rapidement.

Mais ensuite, il a eu l’audace de me demander de l’argent pour le gaz après seulement dix minutes de route.

C’était vraiment bizarre comme moment !

J’ai récupéré mes affaires aussi vite que possible et je me suis précipitée hors de la voiture, sans un regard en arrière.

Après ça, j’ai eu une grosse bouffée d’air frais, mais je ne vais jamais oublier ce moment de stress intense.

Heureusement, peu de temps après, un kiwi (néozélandais) est passé, il m’a vue et m’a dit :

« Eh mate, qu’est-ce que tu fais là toute seule au beau milieu de la route ? Monte !« 

Un peu secouée mais soulagée, j’ai pris place dans son véhicule et j’ai continué mon voyage, cette fois-ci, en toute sécurité.

Ce que cette galère m’a appris

Cet autostop flippant dans le Grand Nord de la Nouvelle-Zélande m’a appris à faire encore plus confiance à mes instincts, à me retirer quand il le faut, et à rester vigilante sans pour autant perdre foi en l’humain.

Car même après une mauvaise rencontre, la route continue — et la bienveillance finit souvent par recroiser notre chemin (dans cette situation, juste quelques minutes après)

 

Tentative de vol à Quito, Équateur 🌶️🇪🇨


Un autre moment assez marquant dans mes voyages s’est passé à Quito, en Équateur, où j’ai vécu une tentative de vol très étrange.

C’était tôt le matin, j’étais en pleine rue, en train de flâner dans le centre historique de la ville de Quito, un endroit magnifique mais où les situations peuvent parfois prendre une tournure inattendue.

J’étais en train de marcher, quand soudainement, un groupe d’enfants a décidé de jouer un tour un peu douteux.

Ils m’ont jeté de la sauce piquante depuis la fenêtre d’un bâtiment, m’aspergeant complètement, y compris mes cheveux !

J’ai tout de suite senti un truc vraiment très piquant sur le sarouel.

C’était une situation complètement absurde et franchement déconcertante.

J’avais de la sauce qui dégoulinait de partout, et j’étais dans l’incapacité totale de réagir rapidement.

Trekking Femme Solo

Le problème, c’est que j’avais un rendez vous Couchsurfing prévue juste après, et je me retrouvais avec des cheveux dégoulinants de sauce épicée et un sentiment général d’incompréhension totale.

C’était un moment où je me suis dit : « Ok, la journée commence bien… »

Vue de Quito depuis une colline, montrant la capitale équatorienne entourée de montagnes
La belle ville de Quito

 

Ce n’était pas ma première expérience avec ce genre de « truc pour voler ».

Des amis s’étaient déjà fait asperger de mayonnaise en Bolivie dans une situation similaire, et je connaissais donc le petit stratagème.

Quand je vois la sauce piquante se déverser sur moi, je comprends tout de suite ce qui se passe et, furieuse, je me mets à leur crier tous les jurons en espagnol que je connais, genre :

« ¡Hijo de puta! »

C’était un peu ma manière de riposter face à cette tentative de vol, et franchement, je n’avais pas du tout l’intention de leur laisser en placer une.

J’étais prête à les incendier avec tout le vocabulaire que j’avais en espagnol.

Cette photo me fait vraiment rigoler Juste après la scène, choquée !!!!

Ils ont fini par s’enfuir, mais c’était assez intense sur le moment.

Après ça, alors que je tentais de me remettre de mes émotions et de réparer un minimum les dégâts, je croise une fille rencontrée dans une auberge de jeunesse.

Elle était complètement ivre, marchant dans la rue, titubant à peine, comme si rien n’allait.

Là, je me suis dit que ma journée avait pris un tournant complètement fou !

Entre la sauce piquante et cette rencontre totalement décalée, je n’avais jamais vu autant de chaos dans une journée.

Finalement, j’ai pris mon mal en patience, et après une bonne douche et un peu de réconfort, j’ai pu continuer ma route.

Ce que cette galère m’a appris

D’être sur le qui vive en Amérique Latine, en voyageant seule en tant que femme et de ne pas me laisser faire.

Cette « galère » m’a vraiment appris que je pouvais me défendre par moi-même assez facilement.

Mais c’était vraiment une journée où tout semblait aller de travers, et j’ai bien compris que l’imprévu fait aussi partie du voyage.

Parfois, tu te retrouves à gérer des situations qui ne font absolument aucun sens, mais elles finissent par faire partie de l’histoire de tes aventures.

C’est amusant comme le voyage peut t’enseigner des leçons de façon totalement inattendue. 😉

Manifestation surprise en pleine nuit en Bolivie 🔥🇧🇴


Autre souvenir de voyage particulièrement marquant : une manifestation surprise en pleine nuit, au fin fond de la Bolivie.

Je suis seule dans un bus brinquebalant, déjà bien fatiguée, un peu stressée par l’état du véhicule (je me demande littéralement si je vais survivre à ce transport chaotique sur des routes cabossées).

Il fait noir, tout le monde dort ou somnole, et tout d’un coup, le bus s’arrête brusquement au milieu de nulle part, en pleine campagne.

Je regarde par la fenêtre et là, une foule de cholitas (les mamas locales Boliviennes) en colère se mettent à crier à l’extérieur du bus 😅

Illustration d'une carte de la Bolivie en trois couleurs

Bon, il est 2H du matin et on ne peut de toute façon pas dormir tant le bus secoue et s’arrête toutes les 5 minutes.

Mais… Je ne m’attendais pas ce qui va suivre.

C’est le chaos.

Elles manifestent, et montent même dans le bus en demandant à voir nos papiers d’identité !

Probablement pour faire pression sur les autorités ou créer un blocage visible et médiatisé.

Moi, dans ma naïveté de l’époque et ma forte tête (c’était un de mes premiers grands voyages), je leur réponds un NON très ferme, refusant de montrer mon passeport.

Un moment tendu suit : j’entends un coup de feu dehors – sûrement un tir en l’air pour intimider, mais franchement, ça glace le sang sur le moment.

Personne ne sait vraiment ce qu’il se passe, et l’ambiance devient de plus en plus pesante.

Après de longues discussions entre les manifestantes et le chauffeur (et probablement pas mal de négociation), on est finalement autorisés à repartir.

Les habitants prennent leurs aises !

 

Le bus redémarre dans un silence total, chacun encore sous le choc de cette scène inattendue.

D’autres se rendorment immédiatement 😅

Moi, je me rends compte après coup que j’ai sûrement eu beaucoup de chance, que j’étais aussi inconsciente qu’audacieuse à l’époque, mais bon, parfois l’audace protège les inconscients !

Encore une preuve que voyager en Bolivie, c’est une aventure à part entière.

Ce que cette galère m’a appris

Cette nuit-là, perdue en Bolivie au milieu d’une manifestation inattendue, m’a appris bien plus que je ne l’aurais imaginé.

J’y ai compris l’importance de connaître le contexte local, de garder son calme dans l’imprévu, et de trouver l’équilibre entre audace et prudence.

Cette scène tendue m’a aussi rappelé qu’en voyage, on ne contrôle pas tout — mais on apprend à faire confiance à son instinct, à sa résilience… et parfois à sa bonne étoile aussi 😉

Bus assez classe, très… Vintage ? 😉

 

Carte bancaire laissée dans un distributeur… en Indonésie 🇮🇩


Bon, il y a des moments où tu te dis que tout va bien, tu fais tes petites affaires, et puis tout à coup, ça déraille.

Voilà le genre de galère qui te fait sourire (amèrement) quand tu y repenses.

Ça m’est arrivé en Indonésie, à Sulawesi, un endroit que je connaissais déjà bien pour son côté paisible et magnifique.

Mais une fois de plus, la vie a décidé de me jouer un tour.

Je m’arrête à un distributeur automatique pour retirer un peu de cash, tranquille.

Il fait chaud, je suis en mode vacances, et je suis à l’aise avec mes affaires.

En plus : les habitants me parlent.

Je suis un peu trop sursollicitée en Indonésie je pense 😅

Mais voilà : après avoir retiré mes billets, je me rends compte qu’il me manque un petit détail crucial… la carte de crédit ! Panique !

Illustration d'un distributeur automatique de billets (ATM) à Yakushima, avec trois cartes de crédit en arrière-plan

Je viens de la laisser dans le distributeur, comme un amateur.

Je commence à me frayer un chemin à travers la foule, à courir vers le distributeur comme si ça allait sauver ma situation.

Mais bien sûr, il est trop tard.

La machine a déjà mangé ma carte.

Le distributeur automatique de la petite ville n’allait pas me rendre mon précieux sésame, et je n’avais pas de numéro de téléphone international pour appeler ma banque, en plus.

Je me suis retrouvée dans une situation où il fallait que je me calme.

J’ai finalement réussi à contacter ma banque et bloquer la carte.

Mais évidemment, la carte de remplacement n’allait pas arriver avant un certain temps, me laissant dans une impasse pour quelques jours.

Mon père a du en renvoyer une en express !

Ce que cette galère m’a appris

Cette galère m’a appris à toujours avoir de l’argent liquide sur soi, à prévoir un plan B avec une deuxième carte et à garder des informations bancaires importantes hors ligne.

J’ai aussi compris l’importance de rester calme face à l’imprévu, de savoir me débrouiller et de compter sur le soutien familial quand tout ne va pas comme prévu.

 

Chute en scooter et infection en Thaïlande 🛵🇹🇭


Je me souviens encore de cette journée en Thaïlande.

Petite chute en scooter, banale.

Une brûlure sur la jambe, rien de très grave.

Je poursuis mon voyage, sans trop m’en soucier.

Je pars même faire du kayak au Laos, des randos, etc.

Mais deux semaines plus tard, alors que je suis en pleine retraite Vipassana dans le Nord de la Thaïlande au sud de Chiang Maï, la plaie commence à s’infecter.

C’est une fille infirmière du Chili qui me le fait remarquer et qui me dit que je devrais peut être m’inquiéter.

Obligée de rompre le silence et d’aller à l’hôpital.

Là-bas, ils ont du « gratté » la plaie pour la nettoyer.

Une douleur vive, presque violente.

Un moment d’arrêt forcé. Brutal. Et un rappel à l’ordre.

Ce que cette galère m’a appris

Leçon apprise : ne jamais négliger une blessure, même mineure.

Voyager, c’est aussi apprendre à prendre soin de soi — surtout dans les endroits où les soins ne sont pas toujours ceux auxquels on est habitué. 🩹😬

Inès à l’hôpital en Thaïlande Bon, le sourire, c’est juste pour la photo 😉

 

Un singe énervé m’attaque sur l’île de Yakushima 🇯🇵


Cette histoire est assez folle.

J’ai vraiment aimé mon aventure à Yakushima pour toutes ces raisons.

Même si sur le coup, j’ai eu vraiment la frousse.

Illustration d'un singe de Yakushima se baignant dans un onsen naturel, avec un autre singe à l'arrière-plan

Déjà, le ferry est arrivé à 5h du matin, alors qu’on devait débarquer beaucoup plus tard.

Moi, je dormais sur mon futon – le capitaine vient me réveiller en criant, en mode strict :

 » Allez, on se depêche, remballe tes affaires, on arrive au port là ! « 

 

Réveil hyper dur.

C’est presque pire que d’aller travailler à la pâtisserie, à 3h du matin, à Paris.

Wow, quelle arrivée.

Sans surprise : il pleut fort.

L’arrivée à 5h du matin sous la pluie

 

L’île de Yakushima est connue pour avoir un des plus haut taux pluviométrique au monde.

Ce qui en fait un lieu idéal pour la végétation luxuriante, notamment ses forêts anciennes classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ceci explique cela.

Bref, je suis déjà vraiment pas réveillée – me voilà dehors avec mon sac à dos, sous la pluie.

Illustration d'une tente installée sur le sentier GR340 à Belle-Île-en-Mer, France

Je décide de marcher jusqu’au camping où j’ai réservé à 20 minutes de la ville à pied.

Comme ça, je pourrais poser mon sac et monter ma tente – et puis, avoir la journée pour explorer.

Je marche sous la pluie, encore à moitié endormie, pas de caféine dans les veines.

Au camping, c’est… vide. La personne responsable du lieu a laissé une note sur le mur en japonais et en anglais.

 

« Vous pouvez planter votre tente dans la petite forêt situé juste en dessous »

 

Je décide d’aller voir. Je prends mon sac avec moi pour sortir tout le matos : tente, sac de couchage, matelas, etc.

Lorsque je pénètre dans le petit bosquet…

J’entends des petits bruits de sauts dans les fourrés et carrément des cris de singe. Oulalala.

Et là, je vois cette petite famille de singe.

Tu vois les singes typiques du Japon.

Je décide de prendre le mâle en photo – il se tient très loin – à 10 mètres environ.

Au moment où je sors mon téléphone portable et que je cadre l’animal – je le vois démarrer à travers l’écran de mon téléphone portable.

Il démarre un sprint et fonce vers moi !

Non, c’est pas possible…

Le singe veut m’attaquer ! Il commence à tourner autour de moi, à se réfugier dans les buissons puis à tenter un bond vers moi.

Puis un deuxième.

Puis un troisième…

Il revient sans cesse à la charge.

J’ai peur et je commence à crier.

J’utilise mon sac pour l’effrayer en mimant un geste d’attaque.

Franchement, j’ai de l’adrénaline en masse.

Je suis pas réveillé et on m’attaque.

Mon cerveau se sent piégé.

Montage photo de Yakushima avec un singe en premier plan et une jungle dense en arrière-plan

Finalement,

Je parviens à retourner vers l’entrée du camping (tant bien que mal) en courant car le singe continue de me charger et de montrer les dents.

En même pas 30 secondes, je retourne sur l’estrade du bureau du camping.

Je dépose mon sac et je souffle.

Quelques secondes après : ma décision est prise – je ne camperai pas ici.

C’est hors de question.

Illustration d'un bivouac avec une tente sous la lune et des sapins sur fond blanc

Ce que cette galère m’a appris

L’île de Yakushima est magnifique mais rempli de singe.

Je te recommande de lire mon guide complet sur Yakushima si tu veux y aller (ou juste rêver) 😉

J’ai appris à me méfier de ces animaux (certes photogéniques) mais très espiègle.

Attention aussi en Asie du sud-est et Indonésie. Les singes ne sont pas toujours sympathiques.

Maintenant, j’en rigole.

Yakushima est une île mystérieuse incroyable où je suis restée 8 jours. Un de mes plus beaux souvenirs du Japon

 

Problème d’avion avec Aeromexico ✈️


À l’aéroport de Guadalaraja au Mexique, on m’annonce que je ne peux pas embarquer car… je suis seule !

Lors de l’enregistrement, je présente mon passeport.

On m’imprime mes billets d’avion mais je constate que la dame en charge de mon embarquement appose un tout petit tampon sur mes documents de voyage.

J’enregistre mes bagages… Jusque là, tout va bien.

Je patiente 2h dans la salle d’embarquement.

Mais au moment de contrôle des papiers pour embarquer dans l’avion…

Illustration représentant deux avions en vol, symbolisant le retour d'un voyage long cours

Le personnel scanne mon billet puis remarque le petit tampon situé dans l’encadré droit du billet d’avion.

Il jette un oeil à sa collègue et l’appelle.

Puis on me dit carrément :

 » Je suis désolé mais je ne suis pas sûr que vous allez pouvoir embarquer aujourd’hui ! L’avion est complet. « 

C’est une blague ?!

 » On va s’organiser pour que vous preniez un autre avion, par exemple, demain à 9h »

Quoi ? Il est 8h ce matin, je dois donc attendre une nuit et une journée de plus.

 » On peut vous trouver un hôtel. « 

Des heures passent devant le comptoir, et je commence à perdre patience.

D’autres voyageurs, ayant vécu la même expérience, me confirment que c’est une tactique courante de la compagnie pour repousser certains passagers.

Finalement, je râle et je leur dis que je vais envoyer un courrier de plainte à la compagnie.

Que ce n’est pas normal.

Ils n’en ont rien à faire !

Ce qui va débloquer cette situation absurde, c’est l’arrivée d’une famille montréalaise (d’ailleurs, mon avion va en direction de Montréal)

Ils viennent de passer la nuit à l’hôtel et ils sont excédés.

Ils me voient désemparé, en train de subir le même sort qu’eux.

L’homme, sans doute le père de famille s’adresse au personnel d’Aeromexico, il s’accoude et prend la place nécessaire sur le comptoir pour déclarer d’une voix très affirmée :

 » Vous n’allez pas refaire le même coup tordu à cette jeune fille. Sinon, on va s’associer et on va déposer une grosse plainte contre vous. « 

Je suis ébahie mais très reconnaissante.

 » Vous la faîtes monter dans l’avion, immédiatement ! « 

Le personnel de l’aéroport commence à être très embêté, puis déclare, après quelques minutes de concertation en équipe :

 » Une place s’est libérée dans l’avion, vous pouvez embarquer mademoiselle Trumel « 

Je suis soulagée, quelle histoire !

Je remercie mes nouveaux sauveurs qui me font un clin d’oeil et vont s’installer tout au fond de l’avion.

C’est moins une – l’avion va décoller sous peu. On nous sert déjà les repas.

Et moi, je regarde par la fenêtre le tarmac de l’aéroport et je remercie ma bonne étoile.

Ce que cette galère m’a appris

Ce jour-là à Guadalajara, j’ai compris que voyager, ce n’est pas juste changer de pays : c’est aussi apprendre à se défendre, à exiger ce qui est juste, et à se serrer les coudes entre voyageurs.

Grâce à un inconnu au ton ferme et au cœur grand, j’ai embarqué dans l’avion — et dans une leçon de vie bien plus large que prévu.

Traversée apocalyptique à pied à Amami Ōshima (Japon) 🐍🇯🇵


Je suis au Japon, et sur un coup de tête (et d’adrénaline), je décide de faire le tour d’Amami Ōshima à pied.

L’île est immense, très peu fréquentée, recouverte de forêts tropicales — et moi, je suis en mode “aventurière de l’extrême haha” avec tout mon barda & ma tente sur le dos.

Je pars seule, sans vrai plan, confiante.

Je me dis que ça va le faire.

Au bout de deux jours, je suis dans la jungle tropicale, le ciel s’assombrit, mais je continue de marcher.

Le soleil est censé se coucher vers 19h… sauf qu’à 17h30, c’est le déluge : pluie diluvienne, orages, tonnerre, éclairs.

Je suis seule, sans réseau, à une heure de marche du prochain village.

Je continue en courant presque, trempée, frontale vissée sur la tête, le téléphone dans la poche en train de prendre l’eau.

Amami Oshima… L’île mystique

 

L’orage commence à gronder.

Des éclairs se déposent en un fracas sur la route déjà mouillée.

Et là… c’est l’apocalypse.

Littéralement.

Tous les animaux de la forêt tropicale semblent avoir décidé de fuir la pluie en même temps que moi.

Des dizaines de grenouilles, de crapauds, de petits serpents traversent la route en même temps.

Même dans un mauvais film, je n’aurais pas imaginé un tel scénario !

Je les évite de justesse, mais je glisse, je trébuche à moitié tout en essayant de garder mon téléphone le plus droit possible pour m’éclairer.

Comment utiliser l'application Workaway Guide Complet - Illustration d'un serpent sur fond blanc, représentant l'esprit d'aventure et de découverte associé à Workaway

Et soudain, sur le bord de la route, je croise le regard d’un long serpent vert.

Je repense tout à coup à Habu.

Les mêmes que les locaux mettent dans de l’alcool fort à Okinawa parce qu’ils sont mortels.

Je me fige, le cœur en mode tambour de guerre.

Il est à quelques mètres.

Je saisis un bâton, prête à me défendre, paralysée de peur sous les éclairs.

Heureusement, il finit par s’éloigner…

Je continue de marcher, totalement flippée.

Des serpents de partout…

 

Je vois encore d’autres serpents, j’évite de peu de leur marcher dessus.

C’est un cauchemar.

Je me demande vraiment ce que je fous là.

Je me demande même à un moment si je ne dors pas !

Après ce qui me semble une éternité – au moins 1h, j’arrive enfin, trempée jusqu’aux os, dans un minuscule village tout au bout de l’île d’Amami.

Je m’abrite sous la poste locale, puis je monte ma tente sous un abri public, toujours en état de choc.

J’ai faim, mais tout est fermé dans ce village fantôme.

Voici quelques clichés qui ont survécu à l’aventure, sombre…

Mais cette fois, je n’ai pas eu trop le temps de faire de photos. C’était plutôt en mode survie :

J’étais censée camper en pleine forêt ce soir-là.

Heureusement que je ne l’ai pas fait.

J’aurais sans doute dormi au milieu des serpents.

Clairement une galère tropicale extrême, mais une histoire que je ne suis pas prête d’oublier.

Et probablement pas la dernière du genre…

Le lendemain, j’ai fait du stop et j’ai raconté mon histoire à des habitants de l’île…

Ils ont halluciné ! 😅

Ce que cette galère m’a appris

Cette nuit-là, dans la jungle d’Amami Ōshima, j’ai appris que l’aventure, la vraie, ne fait pas toujours rêver.

Elle secoue, elle effraie, elle fait douter.

Mais elle révèle aussi une force intérieure insoupçonnée.

J’ai compris qu’il fallait parfois renoncer à l’itinéraire, mais jamais à soi-même.

 

Mon tout premier voyage solo… en Angleterre 🇬🇧 (et pourquoi j’ai quand même continué à voyager après ça)


Ah, l’Angleterre…

Ce premier grand départ en solo ! J’étais jeune, naïve, pleine d’espoir et je m’en allais vivre une aventure en tant que jeune fille au pair près d’Oxford.

Spoiler : rien ne s’est passé comme prévu.

1️⃣ La première galère commence dans le ferry : Je suis censée monter à l’étage avec ma voiture, mais je me pose tranquillement en bas, en mode lecture de magazine.

Et là… le ferry démarre. Moi, toujours en bas. J’ai loupé la montée, première panique.

2️⃣ Puis vient le grand moment : conduire à gauche. Je m’en sors pas trop mal… sauf que je n’ai pas de GPS. Juste une pauvre carte en papier. Old school. Résultat ?

Je me perds complètement, et je me retrouve… dans le centre de Londres.

Sans blague.

Article Photo Busan en Corée du sud : traversée en bateau

Impossible de sortir du labyrinthe de rues. Des Indiens adorables me voient galérer, me prennent sous leur aile, appellent ma famille d’accueil (qui habite à DEUX HEURES de là).

Ils finissent par venir me récupérer.

Autant dire que les présentations commencent sur une belle note.

3️⃣ Une fois installée, ça ne s’arrange pas. La famille est un peu hautaine, je ne me sens pas à ma place, ça ne colle pas.

Et pour couronner le tout… ma voiture tombe en panne.

Impossible de repartir. Je suis obligée de faire du stop (oui oui) pour rentrer.

Finalement, on la remorque direction la casse. Fin de l’aventure.

Je me souviens que je pleurais « la mort » de ma première voiture.

👉 Avec le recul… Je me demande encore comment j’ai trouvé le courage de continuer à voyager après ça.

Mais quelque part… c’était le début d’un vrai apprentissage.

Ce que cette galère m’a appris

Mon tout premier voyage solo a été un chaos total.

Et pourtant, c’est ce qui m’a fait tomber amoureuse du voyage.

J’ai appris que les galères sont formatrices, que les inconnus peuvent devenir des sauveurs, et qu’il faut parfois tout perdre — même une vieille voiture — pour gagner en confiance.

Et surtout, ça a forgé une sacrée capacité d’adaptation.

(Et beaucoup d’histoires à raconter aujourd’hui 😅)

L’échappée belle des tremblements de terre à Hualien, Taiwan 🇹🇼, et le tsunami imminent à Okinawa 🇯🇵


C’était censé être une escapade tranquille. 😅

Je me trouvais à Taipei, à Taiwan avec ma mère, quand soudainement, on a vu aux informations qu’un tremblement de terre puissant a secoué la ville de Hualien (où nous étions la veille !)

Je n’avais pas vu venir ce genre de mésaventure en Asie, et ça m’a un peu secoué sur le moment.

Mais je n’avais pas le temps de m’attarder sur l’incident, car j’avais un vol à prendre pour les îles Okinawa, au Japon.

Sur les toits de Naha

Arrivée à Naha, Okinawa, je me suis dit que l’aventure pouvait enfin commencer.

Mais le lendemain matin, la situation a pris une tournure totalement inattendue.

On m’annonce que le vol de mes amies est retardé, et pire encore, on me parle d’un tsunami prévu.

Autant dire que l’adrénaline a immédiatement pris le dessus.

Quel drôle de réveil !

Je me suis dirigé vers le living room de l’hôtel, où plusieurs Japonais étaient assis, regardant les nouvelles à la télévision.

Je vois l’annonce du tsunami en gros sur l’écran, les vagues qui montent à 6 mètres à 10h.

Je regarde ma montre, il est 8h30.

C’est le genre de moment où le temps semble se dilater.

Des alarmes ont retenti partout dans la ville, mais comme je ne comprenais rien à ce qui se disait en japonais, j’étais dans un état de panique légère, ne sachant pas quoi faire ni où aller.

La scène était surréaliste.

Les Japonais semblaient relativement calmes, mangeaient leurs petits-déjeuners en observant les nouvelles.

C’était un contraste étrange avec le chaos qui se jouait dans ma tête.

On m’a conseillé d’aller attendre sur les toits de l’hôtel, comme si c’était la chose la plus normale à faire.

Heureusement, le tsunami n’est jamais arrivé, mais la tension était palpable et la sensation de danger imminent m’a marqué.

Ce que cette galère m’a appris

Ce genre de galère te fait comprendre que la nature peut être imprévisible (surtout au Japon) et qu’à tout moment, tout peut basculer.

Ce passage express entre un tremblement de terre à Hualien et une alerte au tsunami à Okinawa m’a rappelé que voyager, c’est aussi apprendre à vivre avec l’imprévu, le réel, parfois le danger.

J’ai découvert que rester calme, observer et s’adapter peut faire toute la différence.

Et qu’on est rarement seule face à l’urgence — si on ose demander, écouter, s’ancrer.

Vision d’une dizaine d’originaux et perte du sac de couchage sur le Sentier à Québec 🇨🇦


Une grosse galère sur le sentier à Québec, 650 km à pied.

Pour en savoir + 

Prochain point visé : Le Grand Sault. Il était écrit sur la partie du magazine – la plus difficile du SIA. 

Je vais regretter amèrement cette prise de décision ridicule. Celle de faire une double étape sur la journée.

Encore aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Mon cerveau n’est pas toujours très rationnel.

Trop de motivation peut-être.

Et sous évaluation des distances clairement ! Depuis je comprends mieux le monde du trek (heureusement)

Le Grand Sault se situe à 15km de marche après montées et descentes infinies. 

Mais je ne sais pas encore ce qui m’attend. 

 

Chaussures de trek posées sur un rocher au sommet, symbolisant la victoire

Je dis au revoir à Stéphane, ravie de l’avoir rencontré.

Il me filme avec sa GoPro avant de partir :

“ 15H47, Inès s’en au Grand Sault “ Fin.

Je suis vraiment motivée à bloc, à 100%, je me sens en forme pour en découdre avec la montagne. 

Malheureusement, la réalité me rattrape vite ! 

Passage de plusieurs rivières, ensuite je m’enfonce dans un paysage qui reste brumeux, mystique. 

Incroyablement beau, d’ailleurs.

C’est un temps idéal pour apercevoir des orignaux – je me murmure à moi-même.

Au bout d’un certain temps, j’arrive à un petit lac à la végétation composé de pins, et de marécages – certain que ça doit être encore plus beau par temps clair. 

Bientôt plus de batterie dans mes appareils.

Premier constat : les appareils électroniques ne font pas bon ménage avec l’humidité et la pluie.

Je réalise environ 7 kilomètres, sur ce tronçon et aperçois d’ors et déjà 5 orignaux ! 

Illustration d'un orignal sur fond blanc

Un énorme mâle, un orignal au panache gigantesque s’écarte rapidement dans les bois.

J’aperçois aussi une femelle et son veau.

De beaux moments de vie sauvage.

Je me sens minuscule face à ces dinosaures de la faune québécoise.

Je pense que leur ouïe est brouillée ou diminuée quand le temps est pluvieux.

Je sors rapidement mon téléphone pour immortaliser ce moment.

Illustration d'un nuage avec un soleil rayonnant sur fond blanc

À ce moment précis, déconnexion totale de tous mes appareils, batterie externe, téléphone… Donc plus de GPS.

Gros moment de solitude. Mon téléphone me sert aussi à m’orienter, faire des photos, consulter l’itinéraire. 

Je n’ai pas forcément d’autres choix que de continuer sous le vent et la pluie.

J’ai déjà fait un bon nombre de kilomètres et j’ai toujours bon espoir d’arriver au prochain camp de base. 

Je descends une montagne flanc ouest sous le vent qui m’envoie d’énormes bourrasques.

Les pins tremblent et vrombissent. 

La nuit tombe presque d’un seul coup. Rideau noir. Ambiance de film d’horreur avec son de rivière qui s’écoule au loin, en toile de fond. 

Comme si ça ne suffisait pas.

Je suis pressée d’arriver alors j’hate un peu mon pas. 

J’essaye de rester imperturbable et de continuer ma descente coûte que coûte.

C’est la stratégie proposée par mon cher cerveau.

Je descends un ruisseau me semble t’il dans la nuit tombante.

Le temps file.

Je ne suis pas certaine car ma vision est brouillée et tout semble se ressembler : les pierres, tourbières, fleurs, végétation de marécages. 

 

21H. L’heure fatidique a sonné. Je me perds lamentablement. 

Dans la nuit, dur de suivre un et même chemin. 

J’ai dû rater une pancarte malgré mes deux lampes frontales.

Erreur inévitable au vu de ma situation : je prends le mauvais chemin, à la croisée d’un petit ruisseau. 

Par moment – Le SIA n’est que partiellement indiqué. 

Je me retrouve à faire du hors piste assez rapidement, au milieu des arbres et à m’enfoncer jusqu’aux genoux dans les tourbières. 

Putain… Un peu avant ou après, je ne saurais jamais – mon unique sac de couchage décide de se décrocher et de rester ici à jamais.

Certainement sur un arbre.

Erreur de débutante : je l’avais accroché à mon sac arrière avec des tendeurs (parce que je n’avais plus de place dans mon sac)

Lorsque je m’en rends compte – ça me stresse et m’énerve terriblement.

Bon, là, c’est vraiment la galère. 

J’essaye de le chercher dans le noir pendant près de deux heures. 

 

Reflets des pins sur l'eau d'un lac dans le Parc National de la Gaspésie
Paysage imperturbable où je marche seule des heures durant

 

Sans sac de couchage, je ne vais pas pouvoir dormir de la nuit.

Déjà qu’il n’était pas très chaud…

Repassant, revenant, rebroussant chemin maintes et maintes fois. 

Rien. Impossible de le trouver dans le noir. 

La pluie continue de tomber inlassablement. 

Je suis complètement trempée, jusqu’aux os. 

C’est une expérience extrême de survie, en tout cas ça le devient de plus en plus. 

Est-ce que je suis dans un film d’horreur ? 

Si c’est le cas, je demande le premier rôle.

Tout à coup, je vacille et tombe dans une tourbière, la boue semble m’aspirer au fond d’un trou béant. 

Fuck. Ne pas stresser. Ne pas stresser. Ne pas stresser. 

Arf, je ne peux pas me sortir de ce pétrin. 

La situation devient de plus en plus stressante justement.

Je me laisse tomber sur le côté, un peu épuisée quand même.

Je vais essayer de retrouver mon chemin ou à force de tourner et faire du hors piste – je ne sais plus quelles directions prendre. 

Droite ? Gauche ?

J’essaye de choisir le bon côté. J’aurais dû m’orienter avec le téléphone mais il est préférable de l’oublier pour le moment.

Et voilà. Je prends le mauvais chemin.

Rapidement, je m’en rends compte avec effroi lorsque j’ai un sentiment de déjà vu ! 

Les mêmes pierres agencées de la sorte.

 

Vue impressionnante des pins dans le Parc National de Gaspésie le long du SIA
Se perdre dans cette immensité

 

Je commence à me demander comment tout cela va finir.

 

Le chemin monte d’un côté puis redevient plat de l’autre. En fait, je me trouve en ce moment dans la cuvette de la montagne. 

Une situation cauchemardesque qui pourrait s’apparenter à l’enfer. Et je pèse mes mots. 

J’ai froid, seule et fatiguée, je marche inlassablement sans but ?

Les efforts physiques ne sont pas moindres.

Je pousse sur mes jambes pour me sortir de tourbières et gravir le dénivelé.

J’erre un peu comme une âme en peine.

En pleine nature québécoise. Brutale mais tellement belle.

Elle me plaît cette nature. Elle me touche. Mais elle m’agace terriblement aussi.

Mon esprit reste à ma grande surprise assez serein. 

Je ne parle plus. Et je ne veux plus réfléchir. On dirait même que mon stress passe.

Désormais, je suis en mode pilote automatique. 

C’est préférable. Pour ne pas sombrer dans l’auto apitoiement. 

Après ces efforts infructueux, je pars de l’autre côté et commence à gravir un dénivelé assez difficile. 

 

Quand est-ce que tout ça va s’arrêter ?

 

Je n’ai pas vraiment le choix de continuer.

Je ne vais tout de même pas rester les bras ballants à faire du surplace. Je continue donc sans relâche. 

À ce moment-là, je me dis que j’ai une motivation et une ténacité sans faille. 

Mais finalement – Quelques heures passent et viennent à bout de ma précédente détermination.

Il est 23 heures maintenant.

Je suis épuisée, mon corps commence à me lâcher – et jusqu’à ce que j’atteigne ma limite – je n’ai pas le choix de planter ma tente en pente, au milieu de nulle part. 

J’accroche ma bouffe dans les arbres pour ne pas attirer les ours noirs avec les dernières forces que j’ai rassemblées. 

J’ai besoin d’un abri, même minimaliste. J’ai besoin de me sentir protéger, à l’abri ne serait-ce qu’un minimum. 

Il pleut toujours, je me sens faible et je grelotte.

Je vais passer la nuit sans sac de couchage et trempée, je rêve.. 

Super rando !

Je n’ai pas d’autres choix que de planter ma tente tant bien que mal dans la pente que je montais 5 minutes auparavant. 

À l’arrache !

Je sais que la nuit qui m’attend va être difficile.

Psychologiquement et physiquement – c’est très difficile d’ailleurs.

Minuit.

J’ai monté ma tente tant bien que mal – seulement 3 piquets – elle tient miraculeusement.

 

Paysage du Mont Nicol-Albert dans le Parc National de Matane, avec un ruisseau au loin, entouré de pins

Je m’allonge dedans ou plutôt me jette à l’intérieur, épuisée, éreintée. Mon dos me fait souffrir.

J’enlève rapidement mes chaussures de randonnée couvertes de boues et d’eau.

Je les balance à l’extérieur. 

J’ai froid. Le thermomètre descend à -1°C cette nuit-là !

Trempée et déjà frigorifiée, je n’ai pas le choix de rester avec mes vêtements mouillés. Tout est humide et froid. Je suis dégoûtée. 

J’ai l’idée et l’envie irrésistible d’allumer ma bonbonne de gaz pour me réchauffer. 

1H du matin, j’ai vidé au complet ma bouteille de gaz à l’intérieur de ma tente et ça m’a réchauffé un petit peu.

La technique que j’ai trouvé : chauffer l’armature de la tente pour créer de la condensation. 

En fait je pense que j’expérimente à présent ce qui s’apparente à de la survie.

C’est fou comme plusieurs situations qui s’accumulent simultanément peuvent créer autant de chaos.

L’humidité sortait bel et bien de mes vêtements au contact de la chaleur. 

De 1H à 6H du matin, je dors assise en chien de fusil, la tête dans les épaules et repliée sur mes genoux.

Mon dos tremble et fait des soubresauts. 

Je ne sais pas si j’ai rêvé ou non, mais je crois avoir entendu un souffle près de la tente.

Mon cerveau me propose : un ragondin ? Un ours ?

My god, je préfère ne plus y penser.

De toute façon, je suis bien trop fatiguée pour me défendre. Je baisse les armes.

Je crois que j’expérimente un genre d’hypothermie.

Je n’ai plus vraiment de solutions. C’est dur et déprimant. C’est la fin de mon expédition. Me dis-je.

Je ne peux et ne veux plus continuer cette aventure.

D’autant plus, si je n’ai plus de sac de couchage. C’est trop dur mentalement et physiquement. 

Illustration d'un sac à dos vert avec une tente posée sur le dessus, symbolisant le retour d'un voyage

Et puis, j’ai beaucoup à apprendre sur moi et comment gérer mes limites. 

Heureusement, le lendemain, je vais être sauvé par Stéphane qui va m’aider à sortir de cette réserve mais aussi grâce à Valérie qui va me donner son sac de couchage. 

Gratitude infinie. Je suis reconnaissante également pour ces magnifiques rayons de soleil qui m’ont caressé le visage et réchauffé à 6H du matin.

J’ai carrément pleuré en voyant le soleil. Ce que j’ai ressenti à ce moment-là est indescriptible. 

Tellement reconnaissante.

Mais aussi dans une sacrée galère. 

 

Ce que cette galère m’a appris

Cette expérience m’a appris l’importance de la résilience face à l’imprévu, et comment gérer des situations extrêmes avec calme et improvisation.

Perdue dans la nature, j’ai appris à accepter l’incertitude et à m’adapter.

Chaque erreur, chaque obstacle a renforcé ma capacité à rester concentrée et à apprécier les petites victoires, comme la lumière du soleil qui réapparaît après une longue nuit.

En fin de compte, cette aventure m’a appris à mieux me connaître, à respecter mes limites et à rester humble face à la puissance de la nature.

Nous ne sommes rien face à la nature.

👉 Et malgré tout ça, je continue de voyager.

Parce que chaque galère devient une histoire à te raconter.

Parce que chaque imprévu forge l’humilité, la débrouillardise, et l’envie de continuer à explorer est plus forte.

Je te recommande aussi de lire mon article Ce que Voyager m’a Appris.

Si tu souhaites continuer ta lecture, je t’invite à consulter mes rubriques Voyager Solo Féminin & Voyager Alternatif.

N’hésite pas aussi à me laisser un petit commentaire juste en dessous – ça m’aide à être bien référencé 🙂

Et retrouve la partie 2 de « Mes Pires Galères » dans 15 jours.

Cheers.

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Ineys

Hey ! Je suis Inès, 32 ans et aventurière à temps plein maintenant. J’ai créée 999 vies pour partager avec toi mes aventures et conseils de voyage en solo + alternatif. Je voyage depuis plus de 7 ans, du Pérou jusqu'au Canada, de l'Europe à l'Asie sans oublier les treks et les montagnes de France et d'Espagne <3