À 65 ans, Thierry trace la route, libre comme jamais.
De l’Amérique latine à l’Asie du Sud-Est, il enchaîne les kilomètres, guidé par l’instinct et le goût du risque.

➔ Dans cette seconde partie, il nous parle de ses plus grandes galères, de ses rencontres inoubliables… et de ce que ça change, de tout plaquer après 60 ans.

Interview de Thierry sur le Mexique, Chiapas 3.0, illustrée par une pochette symbolique de l'aventure


🎤 Interview – Partie 2 : Thierry, Tour du Monde pour se Réinventer

Illustration Chat GPT Thierry Voyage Autour du Monde

➔ Si tu veux commencer depuis le début de l’interview : consulte la Partie 1 de Thierry Autour du Monde

 

🌍 Suite du Cheminement en Asie – De la Thaïlande à Cuba


Dans la prochaine partie, Thierry raconte comment, après cette tentative douloureuse de renouer avec ses enfants, il a enfourché une moto et traversé tout le Vietnam.

Un voyage à la fois physique et intérieur, fait de rencontres inattendues, de solitude apaisante et de liberté retrouvée...

Portrait de Thierry en train de fumer lors de son voyage autour du monde

Inès :
Oui, donc on a vu que tu es parti en Asie, et après l’Asie, où es-tu allé par la suite ?

Après tes 10 mois en Asie ?

Thierry : Alors, après l’Asie, j’ai fait Singapour, Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Laos

Je suis revenu en Thaïlande parce que j’avais croisé quelqu’un, et je suis retourné la voir.

Après, je suis allé à Koh Chang, une petite île dans le sud de la Thaïlande, puis au Cambodge.

Ensuite, direction le Vietnam.

J’ai fait un mois en Thaïlande, puis j’ai passé un mois au Sri Lanka.

 

Thierry descend du plongeoir avec masque et tuba pour plonger depuis le bateau

 

Inès : Tu es retourné pas mal de fois en Thaïlande, tu deviens un expert de la Thaïlande après tous ces séjours !

Thierry : Ouais ! Et après, je suis rentré en France pendant 7 semaines.

Là, j’ai loué une voiture et j’ai fait presque un tour de France.

Je suis allé voir des gens que j’avais croisés sur la route, mais aussi des familles et des amis.

Inès : Et alors, comment c’était ton tour de France ? Où es-tu allé, et quelle a été ton impression de la France ?

Thierry : Pas top. C’est joli, mais je déprimais.

Les scooters me manquaient.

La vie dans les rues me manquait.

J’ai trouvé la France un peu triste.

Je suis allé à Paris voir ma sœur, puis voir ma mère et mon fils. Je lui ai refait sa salle de bain.

Ensuite, j’ai vu des amis en Bretagne que j’avais croisés au Cambodge, puis à Nantes, pour voir mes deux enfants. Mais ça a été un fiasco.

Portrait de Thierry assis sur une chaise, portant un sarouel, avec une attitude confiante
Sri Lanka – Nuwara Eliya

 

Inès : Tu as fait un tour de France des gens, en fait !

Thierry : Oui, c’est ça. Puis j’ai descendu vers la Charente-Maritime, vu des amis, et même mon ex-femme.

Ensuite, direction Bordeaux, et j’ai fini dans le sud de la France.

Là, c’était surtout pour revoir des gens que j’avais croisés en voyage, à Aix-en-Provence, Grasse, la Drôme

Puis je suis remonté par Limoges, pour voir des gens que j’avais rencontrés à Tioman, en Malaisie.

Ça faisait plus d’un an qu’on se connaissait.

Inès : Et là, tu as décidé de repartir ?

 

Thierry : Oui, j’ai remonté en Bretagne chez mon fils, en Normandie chez mon autre fils, puis j’ai passé une semaine à m’occuper de mon petit-fils.

Et enfin, retour à Paris.

Mais le truc drôle, c’est que quand j’ai pris mon billet d’avion pour venir en France, j’avais aussi un billet pour Cuba dans ma poche !

Inès : Ah oui, tu l’avais pris avant de venir en France ?

Thierry : Oui, j’avais déjà prévu. Je me suis dit :

« Ok, je vais en France, mais après, il faut que j’aille quelque part. »

 

Et c’est là que j’ai décidé d’aller à Cuba.

Si tu veux, après l’Asie, j’avais de plus en plus de mal à revenir ici.

J’aime trop l’Asie.

Et je me suis dit que c’était l’occasion de faire un détour.

Donc voilà, j’ai pris un billet pour Cuba.

Inès : D’accord, tu as fait la moitié du chemin. Tu as prévu de faire le tour du monde ?

Thierry : Exactement. Au départ, je me suis dit :

« Je vais faire un tour du monde. »

 

Mais si je le fais ou pas, ce n’est pas grave.

Il n’y a pas de but, pas d’échec.

Si j’étais resté 30 mois en Asie, je serais resté en Asie.

C’est la liberté du voyage !Illustration d'une route ouverte avec des paysages variés, symbolisant le thème de "On The Road"Inès : C’est ça qui est génial dans ta manière de voyager : tu ne te forces pas.

Si tu étais resté plus longtemps en Asie, tu serais resté.

Tu prends la vie comme elle vient.

Thierry : Si je ne m’étais pas plu en Amérique Centrale, je serais déjà reparti, et peut-être que je serais là, en Nouvelle-Zélande, au Japon ou en Australie.

Mais là, à mon avis, je suis parti pour un bon bout de temps ici.

Il faut que je descende tout le continent. J’ai un contact à Rio

 

Thierry pose le pouce levé à côté d’une grande statue lors de son Tour du Monde
Sankamphaeng Hot Springs près de Chiang Mai – Thaïlande

 

Pourquoi un Tour du Monde ?


Faire un tour du monde, ce n’est pas juste voyager, c’est souvent une quête personnelle… Alors Thierry, qu’est-ce qui t’a poussé à tout quitter pour partir faire le tour du monde ?

Inès : Est-ce que tu penses que tu vas consacrer toute ta vie, toute la fin de ta vie, à faire le tour du monde ?

Thierry : C’est une question qu’on me pose souvent.

Je n’ai pas de plan, mais il faut être lucide. Aujourd’hui, ça va.

Inès : T’es pas vieux non plus, tu as encore du temps.

Thierry : Oui, j’ai encore du temps, mais tu sais, je n’en sais rien.

Pour faire simple, revenir habiter en France, pour l’instant, c’est hors de question.

Mon idée aujourd’hui, c’est de me dire, le jour où je vais ralentir, je me pose 3 mois à chaque fois, dans des endroits comme Flores, le Vietnam, la Thaïlande… trois mois, trois mois, trois mois, trois mois.

Inès : Pourquoi 3 mois à chaque fois ? C’est une question de visa ?

Thierry : C’est plus pratique pour les visas, mais aussi pour prendre son temps, rencontrer les gens.

Quand tu restes un mois, c’est différent que trois mois.

Par exemple, quand j’ai fait la Transflorestre à Flores, je l’ai faite en une semaine.

Je me suis promis de la refaire, mais cette fois en trois semaines, pour vraiment profiter de chaque instant.

Mont Ineri à Flores - Indonésie
Mont Ineri – Flores Les volcans en Indonésie… Un pays gigantesque et incroyable pour Thierry

 

Inès : Et retourner dans des endroits où tu es déjà allé, c’est important pour toi ?

Thierry : C’est indispensable.

C’est même une certitude.

Ne serait-ce que pour retrouver des gens que j’ai croisés et que j’ai appréciés.

Je parle beaucoup avec les locaux.

Et tu sais, les locaux voient un touriste passer, ils te dépannent, tu leur fais des sourires…

Aujourd’hui, ça ne devient pas un but en soi, mais pour moi, retourner voir ces gens, ça fait partie de l’aventure.

Pagode Asie Sud-Est vue d'ensemble
Si tu es ouvert, les choses se passent naturellement. C’est la base.

 

Comme tu retournerais voir tes amis dans le fin fond de la France.

Moi, je vais revoir des amis dans le nord de Flores, dans le sud, au Vietnam

Je me souviens aussi d’une expérience au Vietnam.

Je suis arrivé dans une guesthouse, et la première chose que la femme m’a faite, c’était me serrer dans ses bras.

C’était incroyable.

Et le lendemain, avant mon départ, elle m’a écrit quelque chose qui m’a fait fondre en larmes.

Depuis, on reste en contact, même si c’est une fois tous les trois ou quatre mois, je lui envoie toujours un petit message.

Inès : Tu réussis vraiment bien à rencontrer les gens, d’après ce que je comprends.

Tu as une vraie fibre sociale, car tu rencontres beaucoup de gens dans tes voyages.

Thierry : Oui, mais je ne t’ai pas tout dit.

On pourrait passer neuf heures à parler de toutes les rencontres incroyables que j’ai faites.

En voyage, il se passe toujours plein de choses, c’est très riche.

Inès : Tu penses que les rencontres sont un but en soi, dans tes voyages ?

Thierry : Non, ce n’est pas un but clair, mais c’est tout de même une part essentielle.

Si tu veux, tu reçois ce que tu donnes.

Quand tu arrives quelque part, tu dis bonjour, tu souris, et tu as systématiquement un retour.

Si tu es ouvert, les choses se passent naturellement.

C’est la base.

Paysages montagneux de Vang Vieng au Laos, collines verdoyantes sous un ciel lumineux
Vang Vieng, Laos

 

Déclic de Rentrer en France 


À un moment donné, il y a ce fameux déclic, celui qui fait tout basculer… Quel a été le tien pour décider de rentrer en France ?

Aussi, je ne t’ai pas encore raconté mais je suis en train d’écrire un livre.

Un peu comme un mémoire de tous mes souvenirs.

Inès : Ah c’est un super projet !
Et tu penses à le publier, ou c’est juste pour toi ?

Thierry : Je ne sais pas encore. J’aimerais que mes enfants le lisent, ça oui.
Mais c’est compliqué : les deux autres ne me parlent plus, donc ça rend les choses difficiles.

C’est le seul point que je n’ai pas encore réglé dans ma vie, tu vois.

Illustration d'un livre ouvert d'où sortent un avion, un passeport et un billet, représentant le thème du voyage autour du monde

En France, je ne vis pas avec ma retraite. Ouais, déjà.


C’est ça le problème : le coût de la vie dans chaque pays.

Ça fait quinze mois que je suis parti, et pour me loger – tout compris, l’eau, l’électricité, l’assurance, etc. – je dépense seulement 350 euros par mois.


En France, ce serait impossible.

Et puis la France est devenue un pays d’interdictions.
Je n’ai plus envie de ça.


J’ai un peu d’argent de côté, mais je n’ai pas envie de taper dedans juste pour survivre.

Thierry pose devant des gratte-ciels en Asie du Sud-Est
Kuala Lumpur – Malaisie


Si un jour je veux m’installer quelque part, me poser, m’acheter une moto à 2 000 ou 3 000 euros, je peux le faire.

Ce n’est pas le problème.

Mais pas en France.

Thierry : Finalement, elle a eu deux paroles que ma femme a eu du mal à ne pas me rapporter :

« T’as jamais rien fait pour nous et tu n’as pas été un bon père. »

Thierry : Donc quand tu prends ça dans la tronche, faut que tu espères qu’ils puissent lire le livre pour mieux comprendre.

Je vis avec ça aujourd’hui.


Par contre, je le vis bien dans un sens, c’est que j’ai fait la démarche d’ouvrir la porte.

Maintenant, s’ils ne veulent pas l’ouvrir et mettre le pied dedans…

Je ne l’ai pas fait pour moi, je l’ai fait pour eux. Parce que, j’ai eu une réflexion un jour avec quelqu’un.

Si j’ai fait ça, c’est grâce à une jeune Québécoise que j’ai rencontrée à Pai en Thaïlande.

Illustration d'une retraite Vipassana en Thaïlande, montrant un temple en bois mystique, entouré de verdure, avec une statue de Bouddha sereine au centre et des méditants assis en silence

Inès : Ah, c’est intéressant, qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

Thierry : On a eu une grosse discussion, elle fêtait ses 33 ans, donc l’âge de ma fille.
Et très souvent, je pense que tu as pu le constater, il n’y a pas de filtre.

Et t’es capable de dire des choses à des gens que tu n’as jamais dit à personne, même à ta famille, même à tes proches.
C’est une des beautés du voyage.

Même à ton amoureux.

Et qu’à un inconnu, tu vas le dire.

Et c’est ce qui fait du bien.

Couverture du livre Dream, illustrée avec des motifs d'inspiration, représentant l'idée de croire en ses rêves et d'aspirer à réaliser ses objectifsCette histoire fera partie d’un petit chapitre du livre d’ailleurs.

Le matin même, ça me titillait déjà d’aller en France pour les voir, et je m’étais dit voilà, je vais leur faire passer un message en leur disant :

« Si vous acceptez de me voir, je viens en France, sinon je ne viens pas. »

Et donc je lui explique ça à la Québécoise.


Et elle me dit :

Illustration de Marco Bulles lors d'une interview en bande dessinée, représentant un échange dynamique avec un journaliste
« Tu sais, moi j’ai des problèmes aussi avec mes parents.
Dans mon cœur de petite fille que je suis, je préférerais que tu viennes taper à ma porte, même si c’est violent.

Mais je pense que je serais capable de te répondre alors que répondre à un mail ou à un message, c’est facile, tu le jettes, tu ne le lis pas, tu le bazardes. »

Thierry :
Et là, je lui ai dit :

« Bah écoute, c’est ok, je vais en France. »

Illustration d'un avion simple dans des teintes de bleu et de vert, symbolisant un voyage long cours

Inès :
Donc c’est pour ça que tu es retourné en France.

Thierry : J’ai pris mon temps. Je savais où habitait mon fils, donc je suis allé le voir.

Inès : Et comment ça s’est passé avec lui ?

Thierry : En gros, il m’a dit :

« Ça ne sert à rien, c’est pas la peine de débarquer comme ça sans prévenir. »


Si tu veux, je m’en vais, il m’a dit. Et ma fille n’a pas voulu me voir et voilà ce qu’elle a répondu.

Si j’ai fait ça, ce n’est pas pour moi, c’est pour eux.

Parce qu’aujourd’hui, je vis ma vie dans le monde, je vis des choses exceptionnelles que je n’aurais jamais vécues pour moi.

Et bien sûr, ma vie elle est plus derrière que devant.

Inès : Mais tu leur as ouvert la porte pour qu’ils puissent comprendre avant qu’il ne soit trop tard, en fait.

Thierry : Moi, si tu veux, je ne voudrais pas qu’ils regrettent jusqu’à la fin de leur jour de ne pas m’avoir ouvert la porte et de ne pas m’avoir même dit merde, ils peuvent me traiter de tous les noms, je pense que j’accepterais.

Pochette de l'article "Interview Thierry", montrant Thierry fumant un cigare à Cuba, avec un micro en avant-plan, symbolisant une interview sur ses découvertes et impressions durant son voyage


Voilà, et maintenant s’ils ne veulent pas, ils ne veulent pas.

Peut-être que ça arrivera dans un an, dans 10 ans, dans 20 ans, alors 20 ans, 85 ans, j’espère.

La balle est dans leur camp.

Inès : Au moins, tu as la conscience tranquille.

Thierry : Ouais, alors je n’aime pas dire ce mot-là, avoir la conscience tranquille.

C’est marrant, c’est une expression que je n’aime pas.

Non, j’ai fait ce que j’avais à faire.

Parce que la conscience tranquille, ça veut dire pour moi que tu balances la faute sur quelqu’un d’autre.

Inès : Ok, comme ça on en sait un peu plus sur ce qui t’a poussé à partir autour du monde.

Et aussi au niveau de l’écriture, c’est inspirant.

Tu as un espace-temps pour le faire aussi. Peut-être que tu ne l’avais pas avant.

Thierry : Avant, c’est sûr que je n’avais pas le temps. D’abord, avant, je n’avais rien à écrire.

J’étais un peu sur un chemin automatique.

Des fois, on est dans des tunnels aussi. En mode automatique.

J’ai été comme ça pendant 45 ans.

Montage : à droite, photo de Thierry, cinquante ans, cheveux gris, souriant, avec le titre "Thierry Autour du Monde" à côté, représentant l'article de l'interview

Voyage en moto avec Thierry


Parlons de liberté, de grands espaces et de vrombissements : Thierry, raconte-nous ton aventure sur deux roues…

Thierry : J’ai acheté une moto au Cambodge, et avec, j’ai fait 4 000 km.

J’ai traversé tout le sud du Cambodge et je suis remonté vers le Vietnam.

Moto noire seule sur une route au Vietnam
130cc Detech (Honda Win)

 

Inès : Et c’est possible d’acheter une moto au Cambodge et de la transférer au Vietnam ?

Parce que c’était une moto vietnamienne, non ?

J’avais lu sur Internet que c’était un peu compliqué à cause des plaques d’immatriculation, tout ça… Si ce n’est pas une plaque vietnamienne, tu peux pas entrer, non ?

Et tu peux en sortir quand même ?

Thierry : Ouais, je pense que tu peux sortir.

Moi, celle que j’ai achetée, elle venait du Cambodge, et elle est sortie du Vietnam.

Donc oui, c’est possible.

Mais sinon, le reste du temps, je loue des scooters.

En Asie, en dix mois, j’ai fait 15 000 kilomètres en scooter.

Thierry sourit paisiblement en selfie, un arbre en arrière-plan au Cambodge
Thierry à Angkor Vat – Cambodge

 

Inès : J’adore aussi louer des scooters.

Thierry : C’est pratique, pas cher, t’es indépendant.

Inès : Après, niveau assurance… il n’y en a pas. Faut le savoir.

Thierry : Même là, en Amérique latine, j’en ai pas.

Inès : Et c’est pas trop difficile de conduire en Amérique latine ?

Thierry : Non, c’est super.

En montagne, c’est comme en Asie : faut juste faire gaffe dans les virages parce que les mecs, ils déboulent sans prévenir.

Mais franchement, ici je suis super cool.

Je me suis jamais senti en danger ni en scooter ni en moto.

Et là, je vais frôler les 20 000 kilomètres.

Je note tout, donc je sais exactement.

Je vais les atteindre bientôt 😉

Thierry prend une photo de lui-même avec un scooter rouge lors de son Tour du Monde
Thaïlande, location 160cm3

 

Inès : Qu’est-ce que ça t’apporte, de voyager en moto ?

Thierry : Ah, c’est la liberté.

Pour moi, c’est vraiment ça.

T’as une autonomie totale.

Tu peux aller où tu veux, quand tu veux.

Tu t’arrêtes quand tu veux.

Tu vois un paysage qui te plaît ? Hop, tu t’arrêtes.

Tu peux aller dans des coins où les bus vont jamais.

C’est vraiment ça qui me plaît : le sentiment de… d’être libre, quoi.

Et puis c’est une autre façon de voyager.

T’es plus proche des gens, t’es plus exposé.

Tu ressens tout : les odeurs, la température, la poussière, la pluie.

Des fois c’est dur, mais c’est vivant. Et ça crée des souvenirs différents.

Des galères, oui, mais aussi des moments incroyables que t’aurais jamais vécus autrement.

Inès : C’est clair.

Je trouve aussi que ça t’ancre plus dans le voyage, dans le moment.

T’es pas juste un passager, t’es acteur.

Et tu vis le trajet, pas juste la destination.

Thierry : Exactement.

Moi, je pourrais plus voyager autrement.

Enfin… pas tout le temps, mais franchement, ça change tout.

Et tu crées un lien avec ta bécane. C’est un peu ton compagnon de route.

Illustration de Thierry sur une moto noire, avec le paysage du Vietnam en arrière-plan

Questions Tac au Tac


Pour mieux connaître Thierry, place maintenant au jeu des Questions Tac au Tac : des réponses spontanées, sans réfléchir, c’est parti !

Illustration de FAQ avec des points roses et blancs sur un fond blanc

Inès : Là, c’est bien, on a beaucoup parlé des voyages, de la moto, de plein de trucs.

Je vais te poser des petites questions et tu peux me répondre tac au tac.

Je me lance, c’est du freestyle, l’interview.

Ta nourriture préférée dans le monde ?

Si tu veux en choisir un, une, comme ça, du tac au tac.

Thierry : Alors, j’adore la viande rouge.

Inès : Thé ou café?

Thierry : Café.

Inès : Plutôt Thaïlande ou plutôt Laos ?

Thierry : C’est difficile, mais bon, je dirais Laos.

Inès : Plutôt auberge de jeunesse ou plutôt Airbnb ?

Thierry : Les auberges de jeunesse, j’ai essayé, mais ce n’est pas trop pour moi.

J’aime bien avoir une petite chambre, mon lit et ma salle de bain, ça me suffit.

Inès : Plutôt transport avec les locaux ? Plutôt bus ou plutôt train ?

Illustration d'une bemo bleue, camionnette emblématique de Manado, sur un fond bleu

Thierry : Plutôt bus.

J’ai pris le train deux ou trois fois, mais depuis je n’ai jamais repris.

Ici, au Guatemala, je prends souvent le bus.

Inès : Mer ou montagne ?

Thierry : Les deux.

Quand tu as l’occasion d’aller te baigner dans les Caraïbes et huit jours après dans le Pacifique, c’est sympa.

Inès : Voyage solo ou en groupe?

Thierry : Non, je préfère solo.

Mais ça m’arrive de croiser une personne ou un couple et de faire une sortie avec eux, mais c’est toujours en petit comité.

Inès : Plutôt sac à dos ou valise?

Thierry : Sac à dos. D’ailleurs, je l’ai allégé. Il ne fait plus que 8,5 kg.

Selfie de Thierry faisant un top pouce en l'air avec un jeune Sri Lankais

Pays Favoris Autour du Monde


Inès : C’est un peu dur comme question, mais quel est ton pays, un des pays que tu as préféré depuis que tu es parti en tour du monde ?

Thierry : Le Vietnam, ça m’a vraiment marqué. L’Indonésie aussi.

C’est un pays immense, très tolérant, et très musulman mais chaleureux.

Les gens sont incroyablement accueillants.

Embarcations traditionnelles Asie Sud-Est au coucher du soleil
Pulau We – L’île la plus au nord de l’Indonésie

 

Inès : Guatemala, Indonésie, Vietnam… Et le Vietnam t’a vraiment marqué.

Thierry : Oui, l’histoire aussi, et le nord du Vietnam qui ressemble un peu à la Chine.

C’est vraiment unique.

Inès : Moi, j’ai passé un mois et demi dans le nord, juste dans le nord, et c’est vraiment dépaysant.

Thierry : Hanoï, la circulation en moto, c’est un bordel monstre.

Mais tu t’adaptes, ça devient instinctif.

Lire : Mes 7 Pays Préférés Autour du Monde

Immeuble emblématique de Singapour, tour des jardins illuminée la nuit
Singapour by night

 

En Indonésie, c’est pareil, au début c’est difficile, puis tu réalises que tu peux doubler un camion à gauche, c’est une autre expérience.

Inès : Oui, c’est un peu chaotique, mais une fois dedans, tu gères.

Thierry : J’ai vu que Bali en a ras-le-bol des touristes.

Apparemment, ils n’autorisent plus les touristes à louer un scooter sans un permis international.

À vérifier, mais c’est un changement important je pense.

Voyage à Moto

Inès : Oui, moi je n’avais pas de permis international, et finalement, tu peux t’arranger sur les autres îles en Indonésie.

Thierry : Oui, À Bali, tu as toute une communauté d’Européens et d’Australiens.

C’est presque devenu un petit coin d’Europe là-bas.

Inès : Moi, je n’y suis pas allée. Ça me gonfle un peu le côté trop touristique.

Si j’y retourne, je préférerais explorer des endroits moins touristiques, comme Flores.

Thierry : Pareil pour Cuzco au Pérou. C’est bien, mais c’est hyper touristique. Tout le monde te parle de massages et tu te fais avoir par des prix gonflés.

Inès : Le nord du Pérou : Huaraz, par contre, c’est incroyable. Je te conseille vraiment d’y aller.

C’est un endroit super à découvrir.

Itinéraire Pérou / Bolivie + Où Aller en Septembre 2024

Rituel de Voyage


Chaque voyageur a ses petites habitudes, ses rituels avant de prendre la route… Et toi, Thierry, c’est quoi ton indispensable ou ton petit geste fétiche avant de partir ?

Inès : Tu as un petit rituel à nous partager sur la façon dont tu organises tes voyages ou sur comment tu te sens bien dans un pays ?

Thierry : Je n’ai pas vraiment de rituel.

C’est plus du quotidien, comme boire un café ou faire une connexion avec quelqu’un. Je préfère laisser les choses venir.

Inès : Tu bois jamais de café le matin ?

Thierry : Si, parfois je bois un thé, mais je n’ai pas toujours ce qu’il me faut. Ça dépend.

Je ne peux pas dire que j’ai un rituel systématique.

Inès : Mais toi, ton rituel, c’est d’acheter des véhicules à chaque fois que tu vas dans un pays ?

Thierry : Oui, en quelque sorte.

C’est trouver le meilleur moyen d’être indépendant.

Par exemple, ici, j’utilise aussi des tuk-tuk pour me déplacer.

Thierry saluant depuis un tuktuk lors de son tour du monde
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Le mot de la fin : Ose Partir !


Pour conclure, si tu devais laisser un seul message à ceux qui hésitent encore… quel serait-il ? En un mot, en une envie, en un élan : Ose Partir !

Illustration d'une ampoule sur fond blanc, symbolisant des idées de résilience

Inès : Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui a peur de voyager et qui n’ose pas se lancer ?

Thierry : Affronte tes peurs. Affronte tes peurs, c’est le plus important.

Ce que tu redoutes est souvent ce qui te permettra d’évoluer.

Tes peurs font partie de ton périple.

Inès : Par exemple, si quelqu’un hésite à réserver son billet d’avion, ce serait donc d’oser réserver ce billet ?

Thierry : Oui, exactement.

Mais je vais te donner un exemple plus parlant, quelque chose qui pourrait faire réfléchir plus facilement.

Pendant longtemps, j’avais peur du non.

Illustration d'un crâne bleu avec un cerveau à plusieurs niveaux, colorés en vert et rouge, symbolisant la résilience

Beaucoup de gens ont peur de recevoir une réponse négative.

Ils hésitent à poser des questions ou à prendre des décisions parce qu’ils craignent le refus.

Ils ont peur de se prendre un « non » et d’être désarçonnés par ça.

Mais aujourd’hui, moi, je n’ai plus peur du non.

Au moins, quand je l’ai, je sais où je vais.

C’est un point de départ. C’est la première peur à affronter.

Inès : Ah, d’accord, donc accepter le rejet et avancer malgré tout.

Thierry : Voilà. La peur, c’est souvent une réponse négative, une sorte de rejet.

Mais au final, il vaut mieux savoir où tu vas, même si c’est un refus.

C’est comme se prendre un « râteau », ça fait peur, mais ça ne doit pas te bloquer.

Inès : Oui, c’est ça, ça peut être difficile, mais c’est nécessaire pour avancer.

Illustration d'une femme souriante sous une pluie battante, symbolisant la résilience

Thierry : Aujourd’hui, les gens sont trop dans le confort.

Ils vivent dans l’instant présent et ont peur de prendre des risques.

Leur cerveau leur dit que si tu fais ça, tu prends des risques, c’est dangereux.

Les peurs prennent le dessus et ils n’arrivent pas à les affronter.

Inès : Oui, mais du coup, ils passent à côté de beaucoup de choses.

Thierry : Exactement, leurs peurs les dominent.

Leur inconscient, leur subconscient dirige tout.

Et du coup, ils ratent des opportunités et des expériences incroyables.

Inès : C’est vrai, c’est dommage de ne pas oser.

Thierry : Oui, mais c’est une étape qu’on doit tous franchir pour vraiment avancer dans la vie.

Lire l’article : Vivre une Vie Extraordinaire

 

Thierry dans un minibus en Asie du Sud-Est avec un enfant et un autre passager, tous souriants
Rencontrer les locaux : une partie essentielle d’un voyage selon Thierry Laos, traversée du Mékong pendant 2 jours

 

Suivre Thierry sur Polarstep (80 000 km parcouru en ce moment)

 

À travers ses mots, Thierry nous montre que voyager, ce n’est pas fuir, c’est chercher à se reconnecter — aux autres, à soi, et parfois à ce qu’on a laissé derrière.

Merci beaucoup, Thierry et à très bientôt dans un pays du monde. Je suis sûre qu’on se reverra.

En attendant, si l’interview t’a plu, partage la et laisse un petit commentaire, ça nous fera plaisir à tous les 2 ! 😉

Tu peux aussi consulter la partie 1 de l’interview de Thierry Autour du Monde.

Merci 😉

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Cet article a 2 commentaires

  1. Trumel

    Un homme intéressant qui affronte ses peurs
    Partir sur le tard et laisser sa famille qui ne comprend pas,faut oser.

    1. Ineys

      Merci pour ton commentaire 🙂
      Oui Thierry ose presque tout et a une super belle mentalité
      C’est devenu un ami
      Osons !

Ineys

Hey ! Je suis Inès, 32 ans et aventurière à temps plein maintenant. J’ai créée 999 vies pour partager avec toi mes aventures et conseils de voyage en solo + alternatif. Je voyage depuis plus de 7 ans, du Pérou jusqu'au Canada, de l'Europe à l'Asie sans oublier les treks et les montagnes de France et d'Espagne <3