Aujourd’hui, je suis ravie d’interviewer Sophie, une voyageuse passionnée que j’ai rencontrée lors de son pèlerinage des 88 temples sur l’île de Shikoku, au Japon. 

Nous nous sommes croisés à Matsumaya, et puis revus à Takamatsu où on a pu profiter d’un beau coucher de soleil suivi d’un très joyeux festin dans un Izakaya (restaurant typique japonais)

Juste après que tu aies complété cette aventure spirituelle et physique unique.

 ➔ Sophie, merci d’avoir accepté cette interview !

Zoom sur l'article

 

Zoom sur le Pèlerinage des 88 Temples sur l’île de Shikoku


Sophie, une femme de cinquante ans portant un chapeau, est interviewée sur son expérience du pèlerinage de Shikoku

Le pèlerinage des 88 temples de Shikoku est un parcours bouddhiste de 1 200 kilomètres autour de l’île, dédié au moine Kōbō Daishi, offrant une profonde expérience spirituelle au coeur de la Tradition Japonaise.

 

 

Qu’est ce que les 88 temples à Shikoku ?

Les 88 temples du pèlerinage de Shikoku sont un itinéraire de pèlerinage bouddhiste célèbre situé sur l’île de Shikoku au Japon.

Ce parcours, connu sous le nom de Shikoku Henro, couvre environ 1 200 kilomètres et relie 88 temples associés au moine Kōbō Daishi (Kūkai), le fondateur de l’école Shingon du bouddhisme.

Le pèlerinage attire des pratiquants et des voyageurs du monde entier, offrant une expérience spirituelle profonde à travers les paysages variés de Shikoku.

Shikoku Henro est souvent réalisé à pied, en voiture ou en vélo, et constitue une importante tradition religieuse et culturelle au Japon.

 

 

Pourquoi réaliser ce Pèlerinage des 88 Temples ?

Le pèlerinage des 88 temples de Shikoku permet une profonde introspection et une connexion spirituelle, tout en offrant un défi physique stimulant.

C’est une opportunité unique de découvrir la culture japonaise et ses traditions bouddhistes.

En traversant des paysages variés, des montagnes aux côtes, le parcours 88 Temples Japon propose une immersion totale dans la nature.

Ce Pèlerinage Japon favorise également les rencontres et les échanges avec d’autres pèlerins et japonais.

 

 

Comment Faire le pèlerinage des 88 Temples de Shikoku ?

Préparation

  • Documentation : Procure-toi une carte du parcours ou un guide dédié au pèlerinage. Il existe aussi des applications mobiles pour suivre l’itinéraire.
  • Tenue : Porte une tenue blanche traditionnelle appelée osamefuda pour symboliser la pureté. Munis-toi d’un chapeau de paille (sugegasa), d’un bâton de pèlerin (kongōzue), et d’un sac pour transporter tes affaires.
  • Sceau du pèlerin (Nōkyōchō) : Achète un carnet de pèlerin (nōkyōchō) où chaque temple apposera son sceau, marquant ainsi ton passage.

 

 

Départ

  • Point de départ : Le pèlerinage commence traditionnellement au Temple 1, Ryōzenji, situé dans la préfecture de Tokushima.
  • Sens du parcours : Le parcours peut être fait dans le sens des aiguilles d’une montre (traditionnel) ou à l’inverse. Certains pèlerins choisissent aussi de le diviser en sections.
  • À pied : La manière la plus traditionnelle, qui peut prendre entre 40 à 60 jours pour compléter le pèlerinage.

 

Histoire & Tradition Japon des 88 Temples de Shikoku

Le pèlerinage des 88 Temples de Shikoku, ou Shikoku Henro, est l’un des plus anciens et des plus vénérés pèlerinages bouddhistes du Japon.

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Ce circuit sacré autour de l’île de Shikoku est associé au moine Kōbō Daishi (Kūkai), fondateur de l’école bouddhiste Shingon au IXe siècle.

Kōbō Daishi est considéré comme un maître spirituel, et ce pèlerinage suit ses traces, traversant les quatre préfectures de Shikoku.

 

 

Spirituellement, ce pèlerinage est une quête de l’éveil, symbolisant le voyage de la vie et de l’âme. Les 88 temples représentent différentes étapes de la purification spirituelle, allant de l’éveil initial à la réalisation ultime.

Chaque étape du parcours offre aux pèlerins une occasion de réfléchir, de prier et de se rapprocher de Kōbō Daishi.

Les pèlerins croient que l’esprit de Kōbō Daishi les accompagne tout au long du voyage, les guidant et les protégeant.

 

Meilleure Saison pour Réaliser le Pèlerinage

Visiter la montagne colorée dans les montagnes autour de Cuzco

La meilleure saison pour réaliser le pèlerinage des 88 temples de Shikoku est le printemps (avril-mai) ou l’automne (septembre-octobre).

Ces périodes offrent des températures agréables et des conditions climatiques favorables pour marcher.

Le printemps est particulièrement apprécié pour les cerisiers en fleurs, tandis que l’automne est renommé pour ses couleurs changeantes des feuilles.

➔ Éviter l’été et l’hiver est conseillé en raison des températures extrêmes et des conditions météorologiques imprévisibles.

 

5 Conseils pour Réussir le Pèlerinage des 88 Temples de Shikoku

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1. Prépare-toi physiquement et mentalement : Le pèlerinage est exigeant, alors médite et fais de l’exercice avant de partir.

2. Planifie ton itinéraire : Étudie bien les cartes et organise ton parcours en fonction des distances et des hébergements.

3. Voyage léger : Emporte uniquement l’essentiel pour éviter de te surcharger inutilement.

4. Respecte les rituels : Participe aux rites à chaque temple pour enrichir ton expérience spirituelle.

5. Sois ouvert aux rencontres : Les échanges avec d’autres pèlerins et locaux rendent le voyage plus riche et agréable.

 

Interview de Sophie sur les 88 Temples de Shikoku au Japon


Place à Sophie au coeur de la Tradition japonaise et son témoignage – bonne lecture 🙂

 

Pourrais-tu nous dire d’où tu viens et combien de fois tu as visité le Japon avant ce pèlerinage ?

Je viens de Lille, dans le nord de la France. Avant de m’engager dans cette aventure, j’avais voyagé deux fois au japon.

La première fois il y a dix ans, sur Honshu, avec une randonnée dans les Alpes japonaises, le mont Fuji, Akita, Tokyo et Kyoto.

La seconde fois, l’année dernière, sur Kyushu.

 

 

Pourquoi as-tu décidé de faire le circuit 88 temples sur l’île de Shikoku au Japon ?

Alors que je vais entamer à la rentrée une nouvelle étape de ma vie professionnelle et personnelle, j’ai ressenti le besoin d’une vraie coupure de plusieurs mois avec mon environnement familier et nourri l’envie d’un vrai voyage au long cours, lent, authentique et spirituel.

Shikoku, dont j’ai entendu parler depuis longtemps, s’est imposé comme une évidence.

Parce que c’est le Japon, un Japon rural et un peu mystérieux.

 

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Parce qu’il s’agit de marcher.

Parce qu’un pèlerinage est toujours une aventure humaine et l’occasion de vraies rencontres. 

Et voilà ! Je me suis lancée sans trop savoir concrètement ce qui m’attendait.

 

 

Peux-tu nous parler des rencontres que tu as faites en chemin ? Y a-t-il une qui t’a particulièrement marquée ?

Quand je pense à Shikoku aujourd’hui, ce sont ses multiples rencontres qui me submergent d’émotion…d’autres pèlerins bien sûr, japonais ou pas, mais aussi tous ces japonais croisés dans les hébergements, sur les chemins, ces paysans dans les champs, ces hôtes merveilleux redoublant d’attentions.

L’obstacle de la langue est réel car peu parlent anglais mais avec un peu d’attention, d’enthousiasme et de patience, la communication s’établit malgré tout.

Beaucoup de tous ceux que j’ai croisés m’ont marqué car ces rencontres ont souvent été partie prenante de ce que je ressentais et de la façon dont je vivais le voyage au jour le jour.

 

 

 

J’ai donc du mal à en évoquer une en particulier…peut être ce trio de journalistes d’Hokkaido rencontrés au tout début et avec qui j’ai marché deux jours et dont l’une m’a offert de partager sa chambre alors que j’étais en peine d’hébergement.

Mais aussi ce pèlerin très âgé qui avait survécu à un cancer très agressif et que j’ai retrouvé plusieurs fois dans des minshukus et avec qui j’ai fini par sympathiser.

 

Ou encore ces deux voyageuses rencontrées à Matsuyama dans une auberge de jeunesse et dont l’enthousiasme était un véritable élixir à un moment où une tendinite à la cheville bouleversait mes plans.

Peut-être aussi ce jeune moine qui vivait le pèlerinage façon kukaï c’est-à-dire dans un grand dénuement…et tant d’autres encore… 

 

Quel type d’hébergement as-tu préféré pendant ton pèlerinage ? Peux-tu nous en dire plus sur les minshuku et les autres types de logements chez l’habitant que tu as rencontrés ?

Les minshukus sont de petites chambres d’hôtes, dans toutes sortes de maisons différentes.

J’ai parfois dormi dans de très vieilles maisons avec tatamis, cloisons coulissantes en papier washi, futons et tables au ras du sol.

J’ai adoré ces ambiances qui me plongeaient dans le Japon de mes écrivains préférés ou dans un film d’Ozu.

C’est une merveilleuse façon de ralentir, de prendre le temps d’observer, de s’immerger.

Les hôtes sont en général aux petits soins et sont très attentifs à ce que tout se passe bien pour le voyageur-pèlerin, ce qui est le cas si celui-ci fait lui-même preuve de respect et de curiosité.

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J’ai aussi beaucoup aimé les quelques nuits passées dans des temples où l’hébergement est assuré par les moines. L’ambiance y est magique et les rencontres avec les autres pèlerins vraiment très sympas.

En fait, même si ce n’est pas toujours facile de réserver à cause de la barrière de la langue, je n’ai eu aucune mauvaise surprise, rien que du bon…

 

 

Quel aspect du pèlerinage des temples bouddhistes Shikoku t’a le plus surpris ou ému ?

L’ambiance est très prenante, plus spirituelle que sur Saint Jacques par exemple et l’arrivée dans chacun des temples était chaque fois un moment fort, d’abord parce que cela couronnait un certain effort mais aussi et surtout parce que ce que dégage ces lieux est exceptionnel.

L’extrême gentillesse des japonais et leur envie d’échanger avec moi a dépassé tout ce que je pouvais espérer et en cela, j’ai été surprise.

De mes précédents voyages, j’avais gardé le souvenir d’une certaine réserve mais la qualité de pèlerin, de femme seule avec son sac à dos, tout cela facilitait les premiers contacts et rendait les choses simples et tout simplement évidentes…

 

 

Y a-t-il eu des moments difficiles pendant ton voyage ? Comment les as-tu surmontés ?

Celles et ceux qui marchent seul-e savent très bien qu’il y a toujours des hauts et des bas, dans le moral comme dans le relief !

Bien sûr qu’il y a eu des moments difficiles, solitaires et ingrats mais c’est pour cela que l’on voyage, non ?

Sortir de sa zone de confort, aller vers l’autre, se confronter à ses propres limites, ça fait partie du voyage.

Les jours de pluie torrentielle, les cafouillis de réservation, les erreurs de chemins et les kilomètres en plus…rien de bien méchant en fait, que j’ai surmontés en cultivant le détachement et en me rappelant qu’après tout, rien ne m’obligeait à continuer

 

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Quel a été ton souvenir le plus heureux du pèlerinage ?

Les longues marches solitaires dans la montagne au milieu des grands arbres, cèdres ou bambous, accompagnée par le chant des oiseaux avec en tête l’arrivée promise au prochain temple.

Un bien être simple et l’absolue certitude d’être exactement là où je devais être.

 

 

As-tu eu des moments de réflexion personnelle profonde pendant le pèlerinage ? Ou au contraire pas vraiment ?

Le terme de réflexion n’est pas vraiment celui qui me vient à l’esprit. Je parlerais plutôt d’un état de méditation, de détachement que procure la marche à haute dose.

Quant à ma réflexion personnelle, elle était plutôt tournée vers la découverte d’un pays souvent déroutant et profondément attachant : observer, comprendre, échanger… 

 

 

Quel temple ou quel lieu sur l’île de Shikoku t’a laissé la plus forte impression, et pourquoi ?

Il y a vraiment beaucoup d’endroits mais si je ne devais en citer qu’un, ce serait le Konomineji, le temple 27.

Le chemin pour y monter depuis la mer est assez long, difficile mais l’endroit est très mystérieux.

Le temple est très ancien (1000 ans) et se déploie tout en longueur, jusqu’un temple qui lorsque je l’ai visité était noyé dans la brume.  

 

 

Comment t’es-tu préparée pour ce long voyage et cette marche quotidienne ?

Je ne me suis pas vraiment « préparée » mais j’ai eu la chance ces quatre dernières années de vivre en Auvergne où j’ai pu chaque we assouvir toutes mes envies de balades et de grimpettes…

De fait, j’étais donc plutôt en bonne forme physique et habituée à marcher seule.

 

 

Maintenant que tu as accompli le pèlerinage, as-tu des projets ou des envies de voyages futurs ?

Oui, bien sûr.

Cela m’a confortée dans mon envie de voyager en lenteur, en prenant le temps de la rencontre et de la découverte d’un pays et de ses habitants, la moins intrusive et la plus respectueuse possible.

Mais je ne suis pas encore fixée sur un projet, proche ou lointain.

 

 

Quelle est ta nourriture japonaise préférée que tu as découverte pendant ton voyage ?

Je connaissais déjà la nourriture japonaise que j’apprécie beaucoup mais lors de ce voyage, j’ai vraiment apprécié la nourriture du quotidien. Le riz que l’on mange en France m’a semblé bien fade…

J’ai découvert la variété des tempuras, et notamment ceux réalisés à base de toute sorte de légumes et même d’herbes.

En disant cela, j’ai en tête la minuscule cuisine d’une chambre d’hôtes traditionnelle perdue au milieu des rizières et des montagnes, où j’ai dégusté toute sorte de produits du jardin, le tout au milieu des rizières peuplées de grenouilles.

Magique !

 

 

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui envisagent de faire le pèlerinage des 88 temples à Shikoku à l’avenir ?

Le pèlerinage n’est pas une randonnée au sens classique du terme….plus encore qu’une préparation physique (même si cela reste difficile), le plus important me semble être de cultiver une vraie curiosité pour un pays profondément différent du nôtre.

Il me semble assez vain de préparer tout ce qui relève de l’aspect matériel du projet mais, en revanche, très important d’être sûr de son attrait pour la culture japonaise.

Chaque jour recèle son petit lot de surprises souvent très belles mais aussi quelquefois assez déroutantes, et dont la solitude exacerbe le retentissement sur notre état mental.

C’est assurément l’enthousiasme et la certitude d’être à la bonne place qui permettent alors de dépasser les incontournables baisses de régime…et de revenir la tête et le cœur emplis de souvenirs d’une profonde humanité, avec le sentiment d’avoir un peu dépassé le statut de touriste et d’être vraiment parti à la découverte d’un pays et de ses habitants.   

 

 

Ressources pour aller plus loin sur le Pèlerinage de Shikoku


Toutes les ressources et conseils nécessaires pour te réaliser dans le voyage solo et t'inspirer

 

1. Guide Officiel du Pèlerinage de Shikoku

➔ Disponible en ligne ou en librairie, ce guide fournit des informations détaillées sur les temples, les itinéraires, les hébergements et les conseils pratiques pour réussir le pèlerinage.

 

2. Site Web du Shikoku Henro

Le site Shikoku Henro Guide offre des cartes interactives, des conseils de voyage, des informations sur les temples, et des témoignages de pèlerins pour une préparation complète.

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Merci encore, Sophie, pour partager ton voyage spirituel au Japon et ton aventure fascinante avec nous. C’était un plaisir de te rencontrer sur le chemin sacré de Shikoku et d’entendre parler de tes aventures et réflexions.

Pour aller plus loin, tu peux lire l’interview d’Eugénie qui a réalisé un tour d’Asie en Solo ou encore Mona, l’Aventurière.

Laisse moi un petit commentaire ainsi qu’à Sophie si cette interview t’a plu. Merci.

 

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Cet article a 5 commentaires

  1. trumel

    Interview, passionnant riche en émotion et apaisant: Ines tes interviews sont bien dirigées Merci.

    1. Ineys

      Merci pour ton soutien, ça me fait plaisir et contente de voir que ce format interview plaît 😀

  2. Sylvie

    Merci de nous faire partager ce beau voyage de Sophie, riche en émotions, et qui donne envie de suivre son exemple et vivre une étonnante expérience !Bravo !!!

    1. Ineys

      Merci Sylvie pour ton commentaire 🙂
      C’est parti pour le pèlerinage des 88 temples alors !!

Ineys

Hey ! Je suis Inès, 32 ans et aventurière à temps plein maintenant. J’ai créée 999 vies pour partager avec toi mes aventures et conseils de voyage en solo + alternatif. Je voyage depuis plus de 7 ans, du Pérou jusqu'au Canada, de l'Europe à l'Asie sans oublier les treks et les montagnes de France et d'Espagne <3